• Bref, les Irlandais sont des ArabesDes études du génôme de fort anciens Irlandais viennent de révèler que les lointains ancêtres de ce peuple viennent d'une part, à l'âge de pierre, du Croissant fertile- en gros les terres de la Bible- d'autre part, un peu plus tard à l'âge de bronze, des rives nord de la mer noire, ce qu'aujourd'hui nous appellerions la Moldavie, l'Ukraine, etc. Ces travaux résultent de l'examen des restes, trouvés en Irlande, d'une femme qui vivait 5000 ans avant nous (quoi qu'en principe, on ne demande pas leur âge aux dames) et d'autres ossements masculins de 4000 ans d'âge. Si je suis bien le raisonnement des chercheurs en génétique irlandais qui sont à l'origine de ces découvertes, les Irlandais d'aujourd'hui sont un mélange d'Arabes et d'Européens orientaux, en gros des frontières sud de la Russie.

    Comble! C'est du sud de la Russie encore que viendrait une maladie génétique sanguine qui est aujourd'hui fort improprement appelée la "maladie celtique" et savamment nommée " haemochromatosis". Pour ce qui est des migrants du Croissant fertile (aujourd'hui l'Irak, le sud de l'Anatolie jusqu'à la Méditerranée), ils seraient arrivés avec des cheveux noirs - ça n'étonnera pas grand monde-, des yeux bruns, du bétail, des céréales et des céramiques. Pour en arriver au cheveux roux actuels, il a donc fallu un bon bout de temps. 

    Curieusement, on doit à cet apport de population qui semble s'être fondue aux populations d'origines une caractéristique peu répandue ailleurs dans le monde: la tolérance à l'absorption de lait à l'âge adulte, ce qui, paraît-il, est une rareté à l'échelle du globe (ou du moins devait l'être en ces âges reculés). D'où je déduis (mais je reconnais que ce n'est pas dans l'étude) que ces Arabo-russes ont converti les Irlandais au fromage. C'est encore de ces lointaines contrées que viendrait les bases de ce qui deviendra la langue celtique.  Étant donnée la supériorité supposée par toute une frange du spectre politique des Celtes sur les autres, là vraiment, c'est pas de pot: Les Celtes irlandais sont des Arabo-russes. 


    votre commentaire
  • Merci au site américain The Intercept. Il donne une mesure du niveau de conditionnement où nous sommes. D'abord les faits parce que précisément, c'est des faits dont il est question, du réel en regard de l'émotionnel. 

    Aux États-Unis, 96 personnes se tuent en voiture chaque jour, 62 sont mortes de piqûres d'abeilles, de guêpes ou de frelons en 2013, 48 ont été tués par des extrémistes d'extrême-droite depuis le 11 septembre 2001, 32 meurent chaque année dans des incendies, 27 chaque année par la manipulation de leurs propres équipements ménagers et...26 par extrémistes musulmans depuis le 11 septembre 2001.

    J'ajoute une statistique qui manque cruellement à ce tableau: 30 000 morts par an par usage des armes à feu.

    On me dira qu'il faut relativiser, que des morts intentionnelles sont infiniment plus graves que des décès par piqûres d'abeilles ou dans des accidents d'auto.

    Sans aucun doute. Mais la disproportion reste terrifiante surtout si l'on tient compte de mon ajout concernant l'usage des armes à feu. Il y a, par an aux États-Unis, 17 646 fois plus de morts par usage des armes à feu par an que par des extrémistes musulmans. Cherchez l'erreur.

    Qu'on m'entende bien. Je ne cherche aucunement à diminuer la très grande gravité de ce qu'implique le passage à l'attentat de groupes fanatiques (à noter tout de même que les extrémistes de droite radicale ont quasiment une "performance" deux fois plus grande en cette matière). Du reste, ce qui m'inquiète à cet égard est bien moins le nombre de victimes (toujours trop élevé) que ce que cela indique comme niveau de folie, de désespérance assassine, de dérèglement de la pensée.

    Hiérarchie de l'information? Vous voulez rire: hiérarchie des émotions!Mais je suis terrifié par ce que ce tableau révèle d'abyssal écart entre le réel brutal, les faits, rien que les faits et leur mise en scène. Car chacun voit bien, en effet, que ces simples données font littéralement exploser au visage la différence entre la réalité objective d'une situation et ce qui en est rendu. En somme,  le déséquilibre dans la hiérarchie de l'information que cause l'émotion. Ou plutôt l'utilisation de l'émotion. Un exemple: Chaque année en France, environ 11.500 personnes décèdent suite à un accident de la vie courante (explosion d'une gazinière, effondrement d'un meuble sur son utilisateur, etc) dont 230 enfants. Soit 32 décès domestiques par jour et 1.3 par heure. Tout le monde s'en fout parce qu'il n'y a là autour aucune émotion sauf le chagrin de quelques proches.  On voit bien là qu'il n'y a pas de hiérarchie de l'information mais une hiérarchie des émotions. 

    Ce n'est pas illégitime. Les morts innocents du Bataclan ont perdu la vie dans des conditions telles qu'il eût été pathétique de ne point être submergé d'émotions. Et à supposer que le même jour il y ait eu, dans la France entière, autant de morts par accidents de voitures, ce n'aurait point été comparable. Mais si l'on ne fait pas ce que ce site internet a fort opportunément fait en marquant une pause et essayant de réunir des données froides relativisant les différents facteurs, on vit en permanence dans l'émotion. On en est esclave comme de ceux qui les manipulent notamment dans ce grand fourre-tout que sont les réseaux sociaux. Or, je défie quiconque de soutenir que le monde de l'information nous renvoie du réel une image aussi équilibrée et sereine que ce document.

    Hiérarchie de l'information? Vous voulez rire: hiérarchie des émotions!Moyennant quoi les pires de nos passions sont sans cesse titillées. Il y a peu, lors d'une manifestation de
    soutien au nouveau gouvernement polonais de droite radicale, on a pu entendre un slogan qui donnait bien la mesure de ce qui se passe lorsqu'il n'y a plus que la passion comme guide: "Non à l'islamisme juif", disait un slogan. C'était un condensé presqu'admirable du niveau de déliquescence mental auquel on est arrivé dans ce pays. Gare! Nous sommes tous un peu menacés. Il faut régulièrement rehiérarchiser entre ce qui est important et ce qui l'est moins.


    3 commentaires
  • Il faut s'y faire: il y a des thématiques inaudibles. Elles sont antipathiques. Les caricaturistes s'en emparent, accentuent des traits que la vox populi a déjà esquissés et, si vous abordez le thème, vous êtes un salaud.

    Je suis consterné depuis des années par le silence absolu du discours public sur les artisans qui, bien entendu, sont des cons, des profiteurs, qui d'ailleurs sont toujours en retard aux rendez- vous (ce qui est assez vrai) et qui ne méritent donc que la réprobation générale. Claire Brétecher et la Rubrique à brac sont passés par là: kil de rouge, béret et billets qui dépassent des poches.

    Pour que les choses soient claires: je ne suis pas artisan. Mais je sais qu'en effet, le monde artisan est le premier employeur de France. Il serait amusant de faire un comparatif entre la place accordée dans la presse à l'industrie et le monde de l'artisanat. Chacun sent bien, intuitivement, qu'il y a une abyssale disproportion. 

    Et cette marginalisation a poussé ce monde à une radicalité boudeuse, à un poujadisme dont il faut admettre qu'ils sont fondés. L'assimilation de l'artisanat à un patronat est une illusion agitée comme un hochet qui est habile. L'artisan est, dans beaucoup de cas, dans une situation de sous-traitance (ce qui, en bon français, signifie dépendance) par rapport à plus puissants que lui. Et si son statut lui donne l'illusion d'une position plus flatteuse, il ne lui donne dans les faits aucune marge de manoeuvre. C'est-à-dire que, s'il faut dépeindre la société pour faire plaisir à une doxa marxiste en une confrontation entre oppresseur et opprimé, contre toutes nos préventions l'artisan est en position d'opprimé. Il se trouve que l'artisan, qui est totalement pris en seringue dans la transaction économique est aussi celui qui prend le plus gros risque personnel. Les patrons de multinationales qui ont tant la sollicitude de nos gouvernements ne risquent personnellement rigoureusement rien. L'artisan, lui, est responsable sur ses biens propres. Je rappelle que les fameux canuts (ouvriers lyonnais de la soierie) qui sont si présents dans l'imagerie de la lutte ouvrière n'étaient pas des salariés. Ils étaient statutairement des artisans dont on maintenait artificiellement bas les prix d'acquisition de leurs produits. C'était ce que l'on appelait la lutte pour le tarif. C'est éloquent.

    La gauche dont on attendait un discours nouveau ne l'a pas tenu. Elle a campé sur des positions qui n'ont plus de réalité objective, remettant en scène des représentations qui n'existent que dans les romans. Elle a ainsi rejeté du côté du Front National une importante frange de la population (je rappelle: l'artisanat est le premier employeur de France) qui s'est sentie méprisée. Par ailleurs, ce mépris fausse l'appréciation de la situation économique, laissant de côté des forces susceptibles d'améliorer la situation.

    Il en va de même pour tout un monde du fin fond de la ruralité dont personne ne veut voir qu'il est en situation de grande précarité. Le snobisme de l'intelligentsia est tel que lorsque le géographe Christophe Guily l'a écrit il s'est trouvé des imbéciles pour dire qu'il était d'extrême droite. Ils ne l'ont jamais lu!  Il faut bien voir ce qui se passe et que je vois chaque jour dans ma petite campagne. Le coût de l'immobilier étant sans cesse plus cher, les populations les moins aisées sont rejetées dans les profondeurs de la campagne. Mais comme ces territoires sont aussi les plus pauvres en transports en commun, elles doivent assumer des frais de transport onéreux. Ce d'autant plus que le monde rural étant de plus en plus pauvre en services publics ces déplacements sont obligatoires.

    Je n'ai aucune illusion sur la réception que peut avoir un billet de ce genre. Tout cela n'est pas recevable, même si tout cela fait le lit du Front National que tout le monde prétend combattre.


    votre commentaire
  • Podemos, Syriza: Les pouvoirs impuissants exaspèrent les extrêmesOn se résume: Podemos a fait une prouesse en Espagne, Syrizia en Grèce, les gauches éclatées au Portugal, mais les conservateurs en Grande-Bretagne de leur côté tout autant. En France, "l'alternative" ne s'impose pas (bien au contraire), les conservateurs non plus (bien au contraire). En Allemagne, les conservateurs sont en réalité divisés sur les réelles audaces de la chancelière Merkel qui tente d'imposer, avec un succès mitigé, des ouvertures. Il y a un curieux lien de parenté entre sa tactique et celle de Hollande: celle du contre-pied. Mme. Merkel tente des ouvertures sociales, M. Hollande, lui, se rallie à un ordre qui ne déplairait sûrement pas au centre gauche (?) de M. Bayrou. Le gouvernement italien, lui aussi, s'est d'abord affiché comme voulant s'émanciper des épures classiques, mais il paraît revenir au très conventionnel.

    Podemos, Syriza: Les pouvoirs impuissants exaspèrent les extrêmesQuoi qu'il en soit, qu'il s'agisse de positionnements formels, de pures postures ou de vraies audaces, on voit bien que personne n'est à l'aise dans son costume, un peu comme si l'exigence de repositionnement se faisait sentir partout. La vérité est qu'il faudrait, partout et pour tous, pouvoir marquer une pause et mener à nouveau une réflexion doctrinale. Le temps manque, la conjoncture presse. Donc on fait un peu n'importe quoi. Un coup à droite, un coup à gauche, mais rien de clair. Et donc aucun autre résultat qu'une population qui enrage, qui se sent trahie. Elle le manifeste à l'occasion par des votes extrêmes. Ou, comme vient de le montrer un sondage en France, elle est massivement (70%!!!) pour l'Union Nationale, c'est-à-dire pour rien en particulier.

    Ceci se déroule sur fond de pouvoirs qui...en ont de moins en moins justement du pouvoir. Les multinationales parviennent à leur imposer des choix, le caractère de plus en plus international des législations du fait d'accords multiples leur ôte des marges de manoeuvre. Pour autant, ce destin de marionnette impuissante vaut pour tous: on l'a vu avec Syriza, contrainte de céder sur sa radicalité sous peine de banqueroute. Si l'on ose la formule, il y a, dans la population, une "volonté de vouloir", un désir de prendre en mains, mais il n'y a pas de traduction véritable. En sorte que l'on doit craindre que l'exaspération conduise à des tours violents. Plus personne ne croit à grand chose à force d'avoir entendu trop de propos creux. Reste la crise de nerf. Pas gai.


    votre commentaire
  • Je vis dans un petit coin de Drôme où fut toujours vissé au coeur des riches et des pauvres l'idée qu'ils étaient unis par une certaine idée d'un patrimoine commun: la République. Être républicain, c'était important. C'était ce qui transcendait le reste. 

    Je sais bien que je vais me faire incendier par ceux qui voudront à toutes forces que les patrons aient exploité leurs ouvriers et je cède volontiers sur ce terrain là. Mais il y avait une transcendance: lorsque vint la guerre, le principal patron local, le papetier Latune, fut membre d'un réseau de résistance, arrêté et déporté. Il parvint à sauter du wagon qui l'emmenait dans un camp.  Dans le même village, Mirabel et Blacons, il y avait un boulanger, Izier, dont le fils allait à Marseille chercher des juifs pour les planquer dans la campagne environnante. Et je connais bien une des familles où on les cachait qui n'était pas dans la misère. Mais elle le faisait parce qu'elle sentait cette transcendance de l'idée de République. Et c'est un bonheur pour moi de pouvoir écrire qu'elle le sent encore, comme, heureusement, bien d'autres.

    Il y avait, là-dedans, quelque chose de spontané, d'irréfléchi, un ciment qu'on n'expliquait pas bien. Il y avait, dans cette petite région des pieds du Vercors, des gens de droite et de gauche, des riches qui n'avaient pas envie de partager et des pauvres qui auraient bien pris leur place. Mais il y avait quelque chose au dessus. Je me souviens avoir tourné un film pour France 3 à Bourdeaux où j'ai interrogé une juive réfugiée pendant la guerre. Elle se prénommait Elsie et je suis inconsolable d'avoir oublié son nom de famille. Et elle m'a dit: "Vous savez Monsieur, ici, même les vichystes ne dénonçaient pas". Ce n'était pas la vertu, c'était le respect du pacte commun dont la trahison les aurait chassés du pays. Il y eût, dans un autre village, un vrai traître. A la Libération, les résistants le prirent entre quatre yeux et lui dirent: "tu vois, on pourrait te fusiller. Mais tu ne mérites pas nos balles. Ce que nous voulons seulement, c'est qu'on ne te voie plus jamais dans ce pays". Alors, cet homme qui aurait pu s'enfuir refaire sa vie en Bretagne, resta là, dans une maison aux volets perpétuellement clos. Il allait faire ses courses dans un autre village. Et il a payé sa trahison. Je me permets de renvoyer ici à des entretiens vidéo que je mène et où on entend de ces gens simples, sans rien conceptualiser savamment, rendre bien l'atmosphère d'alors. On y entendra de belles âmes. Ca ne gâche rien par les temps qui courent.

    Je ne sais trop ce qui fait que ce ciment s'est dissous et je crains que, si je voulais approfondir les causes, j'en arriverais à devenir polémique. Je m'en dispenserai donc. Mais il nous faut reconstruire une transcendance laïque. Et vraiment les manoeuvres partisanes que je vois en ce moment ne me paraissent pas de nature à y parvenir, à ceci près, cependant, que je ne vois aucun inconvénient à ce que des collaborations s'établissent entre gauche et droite. Il est, en effet, de notoriété publique que, dans des dizaines de milliers de communes de France, ça se passe déjà comme cela. Et le pays ne s'en est pas porté plus mal. Tout au contraire, ce sont ces accords de circonstance qui font tenir la bonne marche quotidienne de toute une administration.

    Ceux qui voudraient savoir à quoi ressemble ce petit pays ici le trouveront ici


    votre commentaire
  • Élections: l'avenir est au panachage généraliséEn ce lundi post-élection et face au désastre dans lequel se trouve la scène politique voilà qu'on nous parle restructuration des partis et nouveau programme. Mais on s'en fout. Et encore d'une force dont personne n'a idée. Le vrai problème auquel nous devons nous colleter est que la forme du parti, toujours valorisée par la constitution, ne correspond plus à la manière selon laquelle les gens spontanément s'associent. Cette forme là est morte. Point barre. Plongez vous dans la vie de nos villes et de nos villages. Lorsque se dégage pour telle raison la nécessité de se serrer les coudes pour parvenir à un but, il arrive que ce soit sous forme d'association, il arrive que ce soit sous forme de ce qu'on appelle maintenant des "collectifs", comme s'il fallait absolument se distancier des appellations classiques. Et puis il arrive qu'on n'appelle même pas, qu'on ne donne aucun nom, aucune structuration et que, pourtant, quelques modestes objectifs puissent être atteints.

    J'entends bien ce qu'on va m'opposer: tout cela est très sympa mais n'est pas à l'échelle des problèmes d'une nation. Eh bien sincèrement, étant données les performances du "vieux" système, de la structuration à l'ancienne, je ne suis pas sûr que les membres des partis soient en position de donner des leçons. Si je puis me permettre une formule qui aura l'avantage d'être comprise de tous et que j'emprunte à Francis Blanche: "il ne serait pas plus mal que ceux-là ferment leur claque-merde". Je note d'ailleurs que cette construction du théâtre de la politique dans un affrontement très scénarisé est en opposition totale avec les pratiques de ces structures légères que je viens de dire. Oui, bien sûr, au sein de ces associations, de ces "collectifs", il n'est pas rare que s'affrontent des visions très opposées. Mais parce qu'elles ne sont pas scénarisées, parce qu'elles ne passent pas au journal de 20 heures, elles se gèrent dans la grande majorité des cas.

    Ces dernières années, l'idée de municipalités "participatives" empruntait un peu à ces structurations très légères, en même temps que la formule faisait un peu peur, avec son côté "mode". La vérité - je l'ai montré ici- est que dans les deux tiers des communes de France, le mode de scrutin avec panachage impose une collaboration qui se fait bel et bien et je ne suis pour le moins pas informé que les deux tiers des communes de France soient en crise. Il s'en faut d'énormément. Tout au contraire, parce qu'il impose aux hommes de s'affirmer pour ce qu'ils sont vraiment et non pour leur étiquette, ce système conduit à des complémentarités entre personnages qui, sinon, se cabreraient dans des postures. La posture c'est la mort. Et c'est elle qui envahit notre jeu politique.

    Une démagogie partisane a imposé dans les grandes communes des listes par parti ce qui a généré une multitude d'effets pervers. Le premier était que toute collaboration avec celui qui devenait "l'adversaire" était nécessairement une trahison. Le deuxième était, précisément, de développer les postures en espérant que la presse en rendrait bien compte. C'est qu'on était désormais dans un théâtre et il fallait bien jouer la scène. Une partie de la dérision qui affecte le monde politique tient à cela. Le public est largement assez intelligent pour comprendre que tout cela n'est que du vent. Enfin, tout ce qui précède a amené une professionnalisation de la politique et tout un  entourage professionnel des politiques qui a impérativement besoin de justifier ses revenus. Tout ça est du bluff et du vent. Car, ultime effet pervers, ce système amène les membres des entourages a eux-mêmes postuler un jour pour des élections. Ce qui fait que la composition de la classe politique devient complètement hors sol

    Il y a une solution simple: imposer la collaboration partout par le biais d'un système de scrutin avec panachage généralisé non seulement pour les municipales mais pour les législatives, sans parler des régionales, évidemment. On admettra, par exemple,  que le département de la Drôme a droit à quatre députés mais que jusqu'à 60 jours avant les élections toute personne intéressée fera parvenir son nom en préfecture.  Bien sûr, il y aura une avalanche de fantaisistes. Et alors? Où est l'argument? Actuellement, déjà, il y a des candidatures fantaisistes. Dans ce système où une seule liste sera imprimée par la préfecture, sautera aux yeux que tous se valent.  Naturellement, il reviendra, comme actuellement, à chacun de se faire valoir, mais symboliquement le système sera plus ouvert. Par ailleurs, les élus seront dès lors contraints à une collaboration pour la meilleure représentation des intérêts du département, considéré comme un tout.

    L'argument généralement avancé par les professionnels de la politique est que cela rend les assemblées ingouvernables. On voit bien qu'en effet, si on est dans une pièce de théâtre où chacun veut avoir le beau rôle, ce risque existe. Et le régime gaulliste avait mis un terme à cela. Il faut constater qu'à présent les inconvénients sont devenus plus forts que les avantages. Il faut, en effet, que des dispositions contraignent à la collaboration.

    Le système actuel des circonscriptions (auquel je suis pourtant très attaché) a un effet pervers qui est en train de l'emporter sur ses nombreux avantages: il tend à une féodalisation du territoire. C'est-à- dire que le titulaire a besoin d'asseoir son emprise, de "verrouiller". Si collaboration il y a avec un autre parlementaire voisin, il faut absolument qu'elle soit cachée pour que chacun puisse bien tirer les bénéfices de notoriété.

    Évidemment, le système ici proposé aura l'immense inconvénient de réduire le rôle des partis. Ah oui, c'est très embêtant...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique