• La prochaine fois, je vote Chirac

    La prochaine fois, je vote ChiracL'annonce du soutien de Chirac à Juppé dans la compétition à droite pour la présidentielle apporte un vent de fraîcheur qui nous manquait. Jacques Chirac est en politique depuis 1965, Alain Juppé depuis 1976, Sarkozy depuis 1982 environ. Soit 49 ans pour le premier, 38 ans pour le deuxième, 32 ans pour le troisième. Rien que du frais et de l'inédit. Il est tout de même assez intéressant de voir la difficulté d'un grand parti conservateur, bien implanté, avec plein d'élus de tous les côtés, incapable de sortir des figures nouvelles. On fait faire de la figuration par Bruno Le Maire, 16 ans en politique et Hervé Mariton, 31 ans en politique.

    La mascotte de NicolasLa prochaine fois, je vote ChiracFÊLURES.- Mais pour le coup, on sent que les rhumatismes sont là et bien là. L'arrivée du Sauveur n'a pas provoqué les conversions auxquelles on s'attendait. Malgré un barouf rare avant son acte de candidature officiel à la présidence de l'UMP, campagne de com de pro,  il est difficile de ne pas voir de nombreuses fêlures. Telle parlementaire peu connue qui parle de la "terreur" que feraient régner les équipes de Sarkozy, pour obtenir des ralliements; son propre porte-plume, Henri Guaino, qui fait plus que le sceptique; les bons sénateurs UMP qui refusent de désigner un sarkozyste à la présidence du Sénat, et un autre à la présidence du groupe; son ancienne âme damnée Patrick Buisson qui, dans les colonnes mêmes de la gazette de l'UMP, Valeurs Actuelles, prédit qu'il ne tiendra même pas jusqu'à la candidature. Et, pour couronner le tout, l'ancien président qui annonce son soutien à Juppé. Tout cela sera oublié dans trois semaines, mais un élan c'est quelque chose de physique, un souffle, quelque chose qui emporte. Là, non. C'est tout. On en est toujours à une majorité de Français dans les sondages qui ne souhaitent pas son retour ni à la tête de l'UMP, ni à la tête du pays. Et puis, ça n'est même pas cela. On s'ennuie. Ca n'est pas intéressant.  Même le Figaro - ce n'est pas une faute de frappe, j'écris bien le Figaro- relève parmi ses internautes des réactions sceptiques: "Nicolas Sarkozy a abordé six points importants (...).  Des idées que les lecteurs jugent tardives. «C'est bien beau de faire des propositions, mais pourquoi maintenant? Pourquoi devrait-on croire que cette fois-ci, il aura le courage qui lui a tant manqué lors de son quinquennat?» écrit Ja6047, un ancien militant UMP qui avait voté pourtant voté pour lui en 2007. Bonsai Du 40 poursuit: «Tous les politiques ont des grands projets tant qu'ils ne sont pas aux commandes. N'a-t-il pas eu le temps de faire ce qu'il préconise aujourd'hui? Il leur en faut du temps...» (...)  Et quid de ses idées? Les internautes sont majoritairement peu enthousiastes. «C'est tout ce qu'il a à proposer? On est loin du compte.» écrit Izobad. Lola A considère ces mesures comme incohérentes: «Il n'a pas peur des paradoxes. Pour ce qui est de la PMA pour les couples hétérosexuels infertiles à inscrire dans la Constitution, c'est discriminatoire donc certainement impossible. Et s'il parle de ça, c'est évident qu'il ne reviendra pas sur le mariage pour tous.» Jeremy J conclut: «Nous parler de référendums est drôle sachant qu'en 2005 nous en avons rejeté un sur l'Europe et une fois qu'il est arrivé au pouvoir, il l'a fait annuler...»

    De nombreux commentateurs ne souhaitent ainsi pas de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP ni même à la présidence tout court. «Si la droite devait gagner, je pense qu'Alain Juppé, bien que déjà condamné, reste bien plus présentable. Notamment à l'étranger» commente Lastfloor, un abonné très réactif dans les débats du Figaro." A ce rythme, le Figaro va virer gauchiste. Faut se cramponner.Pourquoi la mayonnaise ne prend-elle pas? C'est un mystère de la psychologie collective, mais c'est comme ça.

     

    sondage du JDDSLa prochaine fois, je vote ChiracCOTCHÉ.- Et à propos de ce mystère, je voudrais m'arrêter une nouvelle fois au bide qui semble s'annoncer pour un parlementaire que forcément je connais bien puisqu'il est celui de mon petit pays, Hervé Mariton. Ah ça, on peut dire qu'il s'y est donné. Il y a, chez lui, depuis toujours, ce côté besogneux qui recouvre à la fois le fait qu'objectivement, il est travailleur, mais aussi quelque chose qui a une autre connotation de laborieux, un peu lourd.  Il a labouré les terres de son parti. Mais enfin, je ne peux que constater que les sondages le donnent au plus bas (2%- le tableau ci-joint est postérieur à l'écriture du post; il est du 5 octobre. De même dans ce titre du JDD où Mariton n'est même plus cité): ce serait le quadruple que ce serait encore hors de proportion avec l'effort fourni. Il est tout de même extravagant, après le vacarme fait par la Marche pour Tous, que son porte-parole parlementaire soit scotché ci-bas dans le camp qui était le plus proche de cette protestation.

    Mariton n'est même plus citéEt là, on touche un des mystères de la politique. Chirac et Sarko ont toujours raconté n'importe quoi, mais ils avaient une manière d'élan physique qui emportait la conviction. Sarko, c'est en effet Duracell, comme disait bien Fillon. Je suis intimement convaincu que Mariton a plus de vraies convictions que les autres. Oui mais voilà: quelque chose fait qu'on s'en fout. C'est un problème d'envie, de désir. Le même problème d'envie et de désir qui touche désormais Sarko. Ah non: racheter la même voiture? Non. J'en ai déjà eu une, je voudrais voir autre chose. C'est terrible de songer que ce genre de raisonnements court. Mais c'est ainsi. Et c'est dévastateur.

     

    PS- J'apprends accessoirement, toujours par le Figaro, décidément une utile gazette que  Sarkozy ayant prévu de se déplacer à Tours le 15 octobre, Hervé Mariton, qui y tient meeting le ledemain s'est vu demander par la fédération locale de modifier son calendrier. Le responsable de cette fédération locale est tout simplement Philippe Briand, l'ancien trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

    «Je suis désolé mais j'avais calé ce meeting depuis cet été», a réagi auprès du Figaro Hervé Mariton. Le député a répliqué en proposant à l'ancien chef de l'État de faire une réunion commune. «Si c'est pour des raisons logistiques que je ne peux pas assurer mon meeting le 16, alors on peut mutualiser! Les militants pourront d'autant plus comparer nos positions», s'emporte l'élu, d'un ton très sérieux. «Je ne suis pas un garçon très compliqué». Savoureux. Et d'une goujaterie inouïe de la part des sarkozystes qui, à mon avis, se trompent sur les réactions de leur public. Je ne suis pas sûr qu'il adore ces comportements.


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