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On ne revient jamais en arrière
Voici une statistique américaine que j'emprunte au Pew Research Center. Elle montre l'évolution du niveau de soutien au mariage homosexuel dans différents états américains. Le détail n'a aucune importance. Ce qui est ici intéressant, c'est que, dans toutes ces régions des États-Unis, partout, partout, partout, la tendance à l'approbation s'accroît de 2003 à 2014.
L'EXCEPTION.- Naturellement, j'imagine bien que si j'étais un journaliste américain, je virerais dans le subtil en comparant les taux de croissance, en faisant référence à telle ou telle situation particulière. Mais on s'en moque. Ce qui compte, c'est une chose capitale: en matière de grandes réformes sociétales, une fois qu'elles sont faites, on ne revient jamais en arrière. On s'en rend compte du reste rien qu'en évoquant l'idée à haute voix. Qui songerait à rétablir la peine de mort? Et le divorce (j'y reviendrai)? Et l'avortement? Pour ce dernier même le gouvernement de droite espagnol qui l'avait promis a renoncé.
Il y a une exception totalement oubliée aujourd'hui: le divorce fut introduit par la Révolution en 1792, supprimé en 1816, puis rétabli en 1884.
Je prends acte par anticipation des éventuels exemples contraires qu'on me donnerait dans telle obscure nation. Mais la règle dominante est qu'il ne suffit pas de dire, comme Mariton, "ce qu'une loi a fait, une autre peut le défaire". Du reste, voyez les 35 heures, ça n'est aucunement une loi "sociétale" mais on voit bien que la droite revenue au pouvoir est parvenue à l'écorner (fortement), pas à la remettre fondamentalement en cause.
C'est que ce n'est pas, en cette occurrence, une simple disposition fiscale, une norme technique, c'est un pli qui se prend, qui s'immisce partout, dont on peut voir chez les autres ce qu'il donne, le voisin, le cousin et, finalement, la norme s'impose. Je veux bien que ce soit agaçant, mais c'est ainsi.
Tags : lois sociétales, mariton, mariage homosexuel
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