• Risque de faillite pour l'Arabie Saoudite

    L'information court depuis un rapport du Fonds Monétaire International: l'Arabie Saoudite et quelques états 100% pétroliers comme le Bahrein pourraient être en faillite d'ici 5 ans. Motif: les cours du pétrole sont beaucoup trop bas pour leur permettre de continuer la politique sociale ultra-généreuse avec laquelle ils achètent la paix sociale. En effet, autant ces états sont impitoyables sur le plan des moeurs et du respect du pouvoir, autant ils subventionnent massivement - et dangereusement - leur population. C'est une des raisons qui explique la présence massive de populations immigrées (20% en Arabie Saoudite). Elles se substituent à la population nationale dans bien des fonctions, les nationaux, eux, bénéficiant de bien meilleurs traitements. Ces immigrés n'ont droit à rien et sont, dans certains cas, dans des conditions proches de l'esclavage. Comme nos analyses européennes sont terriblement centrées sur nos petites affaires, on s'alarme beaucoup de ce que les femmes n'aient, là-bas, pas le droit de conduire des voitures (manière indirecte de dénoncer un islam présent aussi chez nous), mais on ne dit rien des conditions honteuses des travailleurs migrants dans ces régions.


    Pour faire face à ses dépenses sociales massives,
    l'Arabie Saoudite a besoin d'un pétrole à 106  dollars le baril, alors qu'il se traîne actuellement à 46 dollars et, après des années d'excédent massif, le déficit budgétaire cette année pourrait être à 20% du PNB ce qui nous semble un écho du paradis mais qui, dans le contexte saoudien, est préoccupant. En effet, le pays est massivement engagé dans des dépenses militaires pour les conflits alentours. Et il ne peut se payer le luxe de réduire ses interventions pour maintenir son rang face à l'Iran. De même, il doit être très attentif, à l'intérieur, à ne pas donner matière à des protestations dont on a déjà vu des Risque de faillite pour l'Arabie Saouditeexemples et sur lesquelles peuvent se greffer des dissensions religieuses. Ce lundi un attentat a eu lieu, revendiqué par l'état islamique et il y en avait eu d'autres antérieurement. Par ailleurs, un certain nombre d'affaires concernant les moeurs de la cour (voir photo ci-dessous) agacent dans un royaume ultrarigoriste. Donc, on coupe d'ores et déjà en Arabie Saoudite. Et la vraisemblance d'une remontée des cours du pétrole, avec une Chine et un Brésil moins avides d'or noir, est faible.

    Naturellement, on est d'autant plus loin d'émeutes de la faim que le gouvernement saoudien anticipe d'ores et déjà en serrant les boulons. Cependant, pour ce faire, il réduit un certain nombre de programmes qui emploient des immigrés. Ceux-ci vont être priés sans douceur de rentrer chez eux où ils redeviendront des pauvres mais cette fois dans des pays pauvres. On pense particulièrement à l'Égypte. Et, ayant baigné dans le climat wahabite parfois pendant des années, quel sera l'état d'esprit de ces travailleurs contraints à rentrer?  Par ailleurs,  ce retour au pays risque d'aggraver la situation des nations concernées et, par contrecoup, de redonner de la vigueur à la crise migratoire dont nous parlons tant. 

    Risque de faillite pour l'Arabie SaouditeLa situation n'est pas la même pour le Qatar, le Koweit et les Émirats Arabes Unis mieux dotés quoique le Koweit à son tour vienne de lancer un signal d'alarme (photo). Mais il faut être très conscient que, plus au nord, deux pays sont en faillite économique virtuelle: l'Iraq et, évidemment, la Syrie. A supposer même, par extravagance, qu'une paix survienne dans la région demain (ce qui est totalement improbable), on serait en présence de pays immenses, très peuplés, dont les populations ont montré la propension à la rébellion et qui seraient à sec. C'est dire que tout raisonnement sur cette région du monde doit éliminer d'entrée l'éventualité qu'on y retrouve la sérénité avant des décennies.


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