• Si l'Union Européenne cède devant les pays d'Europe Centrale, il faut cesser de croire en elle

    Si l'Union Européenne cède devant les pays d'Europe Centrale, il faut cesser de croire en elleJe crains que l'on n'ait pas une juste mesure de l'extrême gravité de ce qui se passe en Europe Centrale. Les évènements du Proche-Orient sont si inquiétants qu'ils nous distraient de la montée de régimes autoritaires dont j'ai déjà écrit ici qu'ils faisaient penser au salazarisme du Portugal dans les années trente-cinquante. 

    Il faut dire avec netteté que l'Union Européenne, par ses instances officielles, a baissé son pantalon lorsque la Hongrie a pris des mesures très dures en matière constitutionnelle et en matière d'information. Un site spécialisé rapportait, il y a quelques temps, que les journalistes des grands médias hongrois ne pouvaient plus poser de questions aux dirigeants, autrement que par entente préalable. Et, par ailleurs, une réforme électorale désormais ancienne, a formidablement compliqué l'éventualité d'un retour au pouvoir de l'opposition. Or, les dirigeants hongrois et polonais viennent de se concerter dans les jours écoulés.

    Et la Pologne a pris cette voie. Le nouveau parti ultra conservateur au pouvoir, PIS, a à peine eu le temps de poser ses valises dans les palais officiels qu'il prenait des mesures pour changer des dispositions constitutionnelles, en particulier en inféodant les juges, et, désormais, en renvoyant tous les journalistes d'importance de médias publics pleinement mis sous son contrôle. 

    Pour faire passer cette attaque en règle contre les fondements classiques d'une démocratie, très habilement, le régime s'en prend aux Allemands, avec une brutalité, une vulgarité que Hollywood refuserait dans un scénario. C'est à n'y pas croire. Il se trouve que, bien entendu, les Polonais ont des souvenirs terribles de l'occupation allemande. Jouer sur ce type de sentiment c'est jouer sur du velours.

    L'Europe doit tenir bon sur ses principes. On a d'abord entendu quelques bonnes déclarations qui redonnaient confiance, puis, aussitôt après, de ces propos vasouillards qui annoncent une retraite. La retraite n'est pas possible. Elle est coupée par la radicalité des mesures prises tant en Hongrie qu'en Pologne. Il convient du reste d'être attentif à l'ensemble des mesures que prennent les pays du groupe de Visegrad (avec Tchèquie et Slovaquie) qui semblent être la tumeur qui diffusera des cellules cancéreuses.

    Obama vient de faire un magnifique dernier discours de son mandat sur l'état de l'Union dans lequel il parle de la montée des aigreurs et des divisions dans son pays, priant pour qu'on les résorbe. Nous sommes face à cela. Les mesures misérables qui se prennent à l'Est sont le miroir d'un aigrissement généralisé de la vie publique en Europe. L'Union doit être à la hauteur de cette situation. Franchement, ça m'est un peu égal que la Grèce, dont on s'est tant occupée, ait tous ses comptes dans le rouge, mais pas que les principes démocratiques de base soient foulés dans un nombre croissant de pays de la vieille Europe.

    Je renvoie ici au site Polognexpress qui, jour après jour, retrace la dégradation de la situation polonaise.


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