• Cohn-Bendit et les migrants

     

    Ceci fait la démonstration que lorsque les braves gens, les bidonnons ordinaires se mobilisent ça fait bouger les choses. Ce que j'aimerais savoir est comment la mayonnaise a pris. D'où est partie la mobilisation? Comment des gens simples, dans une population dont il faut rappeler que, tendanciellement, elle est plutôt âgée se sont dit: "on va dans la rue". Cohn-Bendit a raison, c'est au fond de l'âme d'un peuple qu'il faut chercher.

    Par ailleurs, je ne résiste pas à citer quelques extraits d'une tribune parue dans le quotidien suisse Le Temps sous la signature d'un doctorant au Centre des migrations de l’Unine, Robin Stünzi

    réseau d'accueil calm: cliquez sur l'image"Certes, un nombre très important de personnes sont arrivées en Europe pour y demander l’asile en 2014 (environ 660 000) et en 2015 (plus de 400 000 durant les six premiers mois), mais nous sommes trop aveuglés par notre européocentrisme pour mettre ces chiffres en perspective internationale. Soixante millions de personnes sont actuellement déplacées de force à l’échelle mondiale et plus de 80% d’entre elles se trouvent dans les pays en développement. L’Europe n’est donc touchée que très marginalement par ce phénomène. (...)

    En 1992, 670 000 demandes d’asile avaient été déposées dans une UE à 15 membres, contre 620 000 en 2014 dans une UE à 28. A l’époque, un même discours alarmiste avait été diffusé, mais les personnes en fuite avaient malgré tout été accueillies dans différents pays européens, dont la Suisse. Aujourd’hui, la plupart de ces pays reconnaissent les bénéfices économiques, sociaux et culturels que ces migrants ont apportés à leur société, mais ils se montrent incapables d’adopter cette attitude vis-à-vis des flux migratoires contemporains. (...)

    Une étude récente a montré que les 28 membres actuels de l’UE ont dépensé depuis 2000 au moins 13 milliards d’euros dans des dispositifs visant à interdire aux demandeurs d’asile l’accès à leur territoire. Or, cette stratégie coûteuse s’est révélée largement inefficace – de nombreuses personnes ont réussi d’une manière ou d’une autre à pénétrer sur les territoires dont on voulait les exclure – et a engendré de surcroît les phénomènes contre lesquels elle prétendait lutter. En forçant les individus en fuite à utiliser des routes dangereuses, cette politique a permis le développement d’un marché juteux et incontrôlable, celui des passeurs, que tous pointent du doigt comme étant les principaux responsables de la «crise migratoire» que nous sommes en train de vivre. C’est confondre les causes et les conséquences: les passeurs sont simplement la conséquence des politiques répressives, et non la cause des mouvements migratoires. 


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