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Soudain, la dignité
Il a fallu l'horreur pour qu'à nouveau, comme le 7 janvier, les hommes politiques retrouvent une dignité qui remonte le moral. Hollande, atteint, a eu les mots justes et son trouble même lui donnait de l'épaisseur (voir aussi ici). Juppé très bien, Obama ou Merkel très bien aussi, Fillon bien. Mais puisqu'alors on les découvre ainsi, quelle est cette scène de théâtre où ils s'engluent habituellement dans la médiocrité? Que ne se révèlent-ils ainsi hors des temps de drame?
Naturellement, il y a les éternels médiocres façon de Villiers qui n'attendent pas que le dernier mort soit comptabilisé pour lancer la polémique. Michel Onfray et Laurent Wauquiez misérables. L'excellent Marc Trévidic, juge anti-terroriste, a habillé le dernier pour l'hiver sur sa demande d'internement généralisée de tous les suspects: "Pour faire Guantanamo?" On attend Zemmour. Mais du moins y-a-t-il eu, dans une certaine retenue et une certaine hauteur de vue, dans cette suspension généralisée des campagnes électorales, cette lettre de tous les présidents de groupes à l'Assemblée Nationale appelant à l'unité, le ton qui convenait. Celui qui était à la mesure de ces Parisiens qui spontanément ouvraient leurs portes pour protéger des passants, qui donnaient des draps pour masquer des cadavres, qui font la queue dans les hôpitaux pour donner leur sang, tous ces gestes anonymes, spontanés, sans façon qui disent une belle humanité, en réalité l'humanité qu'on est en droit d'attendre. Et qui sont autant de réponses, d'autant plus fortes qu'elles sont anonymes à la folie meurtrière. Et la Liberty tower en bleu, blanc, rouge, c'est un beau symbole.
Par parenthèse, compte tenu des circonstances, on se remettrait fort bien de l'éventualité que les élections régionales qui nous replongeront dans la boue soient reportées. Il y a peut-être d'autres urgences.
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