• Syrie: Merci Altesse, vous avez raison

    Syrie: Merci Altesse, vous avez raisonLe Prince Charles vient de déclarer à Skynews que le changement climatique avait sa part de responsabilité dans la situation en Syrie. Il a totalement raison et cet aspect - parce qu'il est de long terme- a été peu vu. Trois ans avant le début des évènements, la chance m'avait été donnée de discuter avec un spécialiste des économies méditerranéennes qui l'annonçait déjà. Nous étions alors en plein printemps arabe dont on a également peu dit qu'il n'était pas sans relation avec une hausse, dans les années qui avaient précédé, du cours des céréales liée à de mauvaises récoltes, entrainant un renchérissement de la nourriture de base.

    Dans le cas de la Syrie, c'est une longue sécheresse - en fait de très longue durée, mais dense sur ces six dernières années, qui est en cause. On n'est jamais assez attentif au fait qu'une part très notable du territoire syrien est désertique ou, pour raisonner en sens inverse, que la part du territoire qui est exploitable par des paysans est mince. La sécheresse en cause l'a encore réduite. Et c'est là qu'intervient la plus basse des politiques. Tout ceci a donné du prix aux puits et aux sources. Le pouvoir en a favorisé l'accès à des membres de son parti provoquant la colère de beaucoup. D'autant plus que la seule alternative, dès lors, était le départ vers les villes, ou plutôt les bidonvilles où rien n'est prévu pour ces afflux de populations.

    En clair, le mécontentement ne s'est pas focalisé sur des idées vagues de liberté d'expression mais sur la déstabilisation sociale d'une partie de la population. Il est certes vrai que la question de la liberté d'expression est entrée en lice dès lors que ces populations marginalisées ont voulu dire leur colère. Mais le facteur de départ est bel et bien - Altesse vous avez raison- une déstabilisation de l'économie rurale.

    Par parenthèse, on ferait bien d'y regarder de près pour d'autres régions menacées du monde. Car cet exemple nous montre que les fléaux de type Daech se greffent sur les déséquilibres naissant. Pour une fois, ne battons pas notre coulpe. C'est bien le régime d'Assad qui eût du réagir et qui ne l'a pas fait parce que son petit peuple l'indiffère. Mais nous ferions bien de regarder les autres régions du monde éventuellement concernées en nous interrogeant sur les forces qui pourraient profiter, ici ou là, du déséquilibre naissant.


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