• Sarkozy lâché par le peloton de têteC'est comme le Tour de France. Soudain, une équipe réduite se met, au bout de quelques jours, à semer le peloton. À cause, peut-être, de sa forme physique. Mais à cause surtout d'un moral d'acier, de la "gagne". Et alors, plus rien ou presque n'est rattrapable. L'affaire est pliée.

    Les évènements de ces derniers jours laissent exactement ce sentiment. Deux hommes s'en détachent: Hollande et Juppé. Point barre. Derrière Hollande Cazeneuve est dans la roue, décidément solide. Derrière Juppé, l'écart est définitivement creusé avec Sarkozy. Les interventions de l'ancien président ont été pour les unes ridicules, pour les autres consternantes. Ridicules lorsqu'il essaie de trouver des propositions de pure technique du maintien de l'ordre. J'avais déjà fait observer ici qu'il avait par moment un côté secrétaire d'état à l'intérieur lorsqu'il voulait se mêler de détails qui ne sont pas au niveau où il est sensé se trouver. Consternante lorsqu'il a cherché à toute force de se distancier de ce mot d'"unité nationale" qui, bien sûr, ne fait pas son affaire. Mais il y a des moments où l'opinion ne veut plus des jeux partisans. La force de Juppé a été de se taire le plus souvent, d'accepter le terme d'union nationale parce qu'il a su sentir que c'était la demande du plus grand nombre et, finalement, de reconnaître que les coupes claires dans les forces de l'ordre sous le quinquennat de Sarkozy étaient une erreur. Faute avouée est à moitié pardonnée.

    On a vraiment vu dans ces moments terribles ceux qui avaient la stature d'hommes d'État et les petits bras. Et Sarko, dont on doit bien dire qu'il fut un homme d'Etat quoi qu'on en pense, est dans une espèce de processus de rétrogradation qui se manifeste par sa propension au trépignement. Il voudrait agir à toutes forces. Il se trouve qu'il ne peut rien faire. Mais au lieu de se taire il se vaporise dans un ensemble de propos qui ne sont aucunement à la hauteur. Même Marine Le Pen a eu l'intelligence de s'en tenir - certes dans son registre- au service minimum. Il y a des moments où le silence ou du moins la discrétion sont la meilleure tactique. Hélas, MLP est entourée d'une collection de lourdauds qui ont largement recouvert son silence par des propos de foire indignes.

    En tous cas, nous avons tous compris: nous aurons un match Juppé- Hollande. C'est une question de classe.  Et si Hollande a le pot inouï que, malgré tout, Sarko lui soit opposé, pour la droite, les jeux ne sont pas faits. Mais, dans l'intervalle, il faudra que Les Républicains se défassent de Sarkozy. On vous souhaite bien du plaisir, Messieurs.


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  • Le rétrécissement de SarkozyLaissons de côté l'affaire Morano mais attardons-nous à ce qu'elle dit du repli d'un homme. Pardon de me vanter, mais ça fait 13 mois que je l'écris ici: on ne revient jamais. Du moins pas à des postes pareils et après une défaite retentissante. La cruauté du regard public grossit le moindre écart, le plus petit défaut. Pour Sarkozy actuellement c'est criant. Il se trouve que l'homme vieillit un peu, son physique le marque. Il en va ainsi de tous, mais pour lui qui fut un battant, les marques infimes du temps qui passe sont comme démultipliées. Et des hésitations de détail apparaissent comme de grandes affaires. C'est magnifiquement observé ici

    Et nous voici dans un temps où il semble qu'il s'en rende compte, qu'il soupèse chaque mot là où, avant, il n'hésitait devant aucun excès. C'est un petit peu comme s'il avait rétréci. Mais il est vrai que le personnage a en lui une fragilité fondamentale. Philippe de Villiers écrit de lui, paraît-il: "Plus attiré par le Qatar que le Mont-Saint-Michel, Sarkozy ne croit pas à l'oeuvre du temps". C'est bien vu. On ne nous le vend plus en cycliste ou en joggeur accompli mais comme un petit monsieur, plus silencieux que jadis, qui s'assagit tout en Couverture du Pointcontinuant, paradoxalement, à éructer de temps à autres, manière de rappeler le bon temps. Son changement de comportement physique est éloquent. La calamiteuse séquence, lors d'un meeting de la partie la plus à droite catho de son électorat, où il avait publiquement fait marche arrière, devant la bronca de la salle à propos du mariage pour tous, avait été incroyablement éloquente. Et tout se passe comme si Sarko intériorisait cette difficulté qui s'accroît, prenait peur là où, avant, il aurait sauté sans crainte.

    Par contraste, il semble que les prestations de Juppé soient jour après jour plus sereines, plus assurées, plus indifférentes aussi à l'adversité. Évidemment, c'est une nouvelle catastrophique pour Hollande car face à Juppé, il n'a aucune chance. Juppé aura des voix centristes qui, en 2012, se sont portées sur Hollande.  Pour en rester à ces apparences parlantes, il semble d'ailleurs que Hollande, lui aussi, assume plus sereinement au physique sa position de celui qui, quoi qu'il arrive, maintiendra un cap impopulaire jusque chez les siens. Et c'est comme si, lui aussi, avait intériorisé que le mur s'élevait chaque fois davantage qui le sépare de la victoire. Et l'encaisse assez sereinement.

     


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  • L'un a l'air las au mauvais moment. L'autre, dont le côté rondouillard le desservait, en est désormais bien content. A quoi ça tient, franchement. Le problème est que ça peut être décisif.


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  • Sarkozy s'imaginait sur une voie couverte de roses. On lui casse les pieds avec des histoires de factures et d'états d'âme. Le moins que l'on puisse écrire est qu'il ne s'attendait pas à ça.


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  • "On ne va pas commencer à se poser des questions de conscience". C'est la doctrine de Sarko à propos du FN dans le Doubs. Et à propos du reste? Il a raison. Si on commence à se poser des questions, on ne s'en sort plus.

    LES CONVICTIONS CHEVROTANTES Ah, au fait, dernière nouvelle: Coppé est mis en examen dans l'affaire du financement de l'UMP. Il y a des jours comme ça...


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  • Sarko mène l'UMP dans le mur. La position "non au FN, mais on laisse les électeurs choisir" est incroyablement lâche. Il ne faut pas ignorer le fond rad-soc de ce parti. Chirac l'avait bien compris. Juppé aussi. Mais il faut que ce dernier s'impose.

     

     

     

     

    Sarko a osé:

    "Si nous ramenons tout à un problème de conscience, nous risquons de faire du problème de la législative partielle dans le Doubs un risque d’explosion de l’UMP".

    Petit rappel de Michel Noir, ex-maire UMP de Lyon: "Il vaut mieux perdre une élection plutôt que de perdre son âme".

     


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  • Sarko, à la tv, pour ce qui devait être le début de sa contre-offensive s'est préoccupé des heures supplémentaires des policiers. Sur la couleur des uniformes, rien?

    SARKO FERAIT UN BON SECRÉTAIRE D'ÉTAT À L'INTÉRIEUR


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