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Par gervanne le 14 Septembre 2015 à 15:25
Il est tout de même assez notable que tous ceux qui se réclament hautement du "politiquement incorrect" ne se soient jamais distingués pour des travaux qui aient eu un minimum de reconnaissance de leurs pairs: les Guy Millière, les Alexandre del Valle, Philippe Ploncard d'Assac, Alain Soral, Uli Windisch, sans parler d'un certain nombre de mes confrères que la confraternité m'interdit de citer, sont des grands inconnus des colonnes honorables. A moins qu'ils ne le soient devenus après des épisodes peu glorieux. Je ne parle même pas des cas où les titres universitaires sont douteux, où il leur a fallu prendre la porte.
Jadis, la droite extrême produisait des prosateurs d'un certain talent. Charles Maurras a notoirement été lu très au-delà de son cercle d'amitiés car on saluait son écriture. Avoir eu de Gaulle et Mitterrand comme lecteurs n'est pas déshonorant et est assurément un signe. Jacques Benoist- Méchin eût un grand talent pour porter ses biographies. Thierry Maulnier avait la plume suffisamment habile pour se faire récupérer par le système, je veux dire Le Figaro. Du reste, une des raisons pour lesquelles ils ont été si vivement combattus, c'est que leur langue portait. On en est fort loin. Et, en sens inverse, l'émotion provoquée par ce qui ressemblait à un rapprochement de Jacques Sapir avec le Front National tenait précisément à ce qu'il a des titres et travaux respectés. Mais il est bien seul et, du reste, il conteste fortement ce rapprochement. Pas clair.
On voit bien, du reste, que certains de ce bord qui l'avaient bien compris, comme le journaliste récemment décédé Emmanuel Ratier, s'efforçaient, habilement, d'inviter à leur micro des intervenants qui arrivaient à glisser des écrits ailleurs que dans Le Petit Bleu des Côtes du Nord.
Un certain nombre de ces itinéraires provoquent du reste plus de pitié que de colère: journalistes virés, père fascinant, refus obstiné des éditeurs. Il n'est absolument pas étonnant que ces malheureux prennent leur revanche par le net. Les vidéos ressemblent à cette télévision qui ne veut jamais d'eux. Du reste, il est frappant de voir combien la détestation des médias constitue un thème récurrent avec cette idée sous-jacente qu'il y aurait un "droit à être invité". Ce besoin d'être vu, la satisfaction d'ego qu'apportent ces vidéos sont probablement pour beaucoup un marqueur d'une pathologie plus ou moins prononcée. Oui, mais est-ce que c'est grave docteur?
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Par gervanne le 20 Décembre 2014 à 01:46
Il y a des moments, comme ça, où on est pris d'un doute horrible: suis-je complètement à côté de la plaque? Est-ce que j'ai définitivement décroché? Est-ce que je suis bon à jeter à la poubelle? Parce qu'enfin pour un homme politique aller se répandre dans Closer c'est quand même toucher le fond. C'est accepter l'idée qu'on est sur le même plan que la poitrine refaite de telle chanteuse de variétés, sur le même plan que le flirt d'un insignifiant du show business.
C'est ça! Insignifiant, c'est le mot. C'est en somme revendiquer une certaine insignifiance. Le comble absolu - vous le verrez sur la dernière ligne de ces commentaires pris sur Facebook, c'est qu'il se trouve des zozos qui trouvent ça supermalin. Comme disait Sacha Guitry: "Lorsque les bornes sont franchies, il n'y a plus de limite". Il faut rappeler qu'il y a des précédents dans des journaux équivalents, notamment de la part de Sarkozy. Or, précisément, on aurait juré que s'il existait une seule personne qui voulait en tout se démarquer de ce type de comportements c'était Mélenchon. Eh bien non! Voici l'alibi:
Eh bien si c'est être prétentieux et arrogant de dire et d'écrire ici qu'on n'a rigoureusement aucune considération pour un média qui fait du sexe des vedettes son fonds de commerce, je suis d'une infinie prétention. Et oui, oui, oui, M. Mélenchon, ce que vous faites là me dégoûte absolument, le comble serait qu'on me le reproche.
Je croyais les dérèglements de la société des médias réservés à d'autres manipulateurs patentés. Et là, je tombe de haut. Vous souvenez-vous de cette fois où vous avez très vivement pris à partie un étudiant en journalisme qui vous interrogeait sur la fermeture des maisons closes et auquel vous reprochiez la futilité de sa question? Ca vous va bien aujourd'hui!
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Par gervanne le 13 Décembre 2014 à 18:53
La notable accélération à laquelle on devrait aboutir en matière de référendums locaux (je me demandais si on disait referendi, mais non) va profondément changer nos moeurs politiques. J'ai déjà eu l'occasion de signaler ici combien, faute de pouvoir intervenir sur les "grandes affaires", était forte la montée de la contestation sur des affaires locales (Notre Dame des Landes, Sivens, Roybon). Mon sentiment est que l'affaire est de deux ordres: d'une part le dépit de ne pouvoir intervenir sur ce qui compte vraiment, d'autre part la dérive, déjà signalée, d'élus qui sont pleins de dévouement et de bonne volonté, mais qui doivent s'enfoncer dans des dossiers de plus en plus complexes, par conséquent de plus en plus insaisissables par la population. Les mots mêmes utilisés pour décrire ce qui est en cause, l'empilement des intervenants, tout cela donne le sentiment d'une complexité fabriquée. Je crois beaucoup moins que d'autres, qui encombrent le net, à une vision complotiste de l'exercice du pouvoir local. L'immense masse des élus est composée de chics types dévoués. C'est vrai, il y a quelques féodaux qui brouillent terriblement l'image du tout. Reste donc ceci:
Il se trouve que j'ai une raison particulière pour avoir une opinion sur les processus de référendums d'initiative locale: j'ai longtemps exercé en Suisse. J'en ai vu votés (ou refusés) des dizaines. Ce qu'il faut bien voir, c'est qu'il y a deux éventualités.
Les grands partis nationaux retrouvent la raison, comprennent que l'espèce de cinéma qu'ils nous font d'oppositions scénarisées qui ne correspondent pas à des réalités de fond, ne peut plus fonctionner. Alors, les référendums locaux se concentreront sur leurs vrais objets, ici une piscine, là une autoroute, etc. Ce sera compliqué parce que les dossiers sont toujours techniquement compliqués; il faudra perdre des heures à la pédagogie, mais ça se fera. Simplement, effet induit, les oppositions largement mises en scène lors des élections municipales auront du disparaître. Car il faudra bien que l'esprit national de concertation se répercute à l'échelon inférieur. Ceci suppose, par exemple, que l'on revienne entièrement sur les lois que gauche comme droite ont fait voter qui imposent des constitutions de listes politiques à l'échelon des communes de plus en plus petites. Je rappelle - ce qu'on a complètement oublié- qu'il y eût un temps où la possibilité de rayer des noms sur des listes aux municipales (le panachage) existait même dans des villes moyennes. Horreur, cela voulait dire qu'on votait sur la qualité des candidats. Je me suis fait raconter cela non pas par d'affreux gauchistes avec des os dans le nez, mais par un très sympathique notaire ancien élu d'une droite gentillette qui regrettait le temps où l'on apprenait à travailler ensemble. Comme l'on sait, ces nouvelles lois ont été adoptées par la volonté unanime des professionnels de la politique de "dégager des majorités stables", c'est- à-dire de gérer les affrontements.
On continue comme aujourd'hui. Donc, on est dans une situation nationale d'opposition permanente. Et donc cela va se retrouver localement. Les lois que je viens de signaler joueront pleinement leur effet et il y aura constamment des comptes à régler. Par ailleurs, l'impuissance maintes fois signalée à intervenir sur les dossiers nationaux va pousser des acteurs locaux à chercher des noises sur ce sur quoi ils ont encore prise. Ce sera de la bagarre par dépit. Donc, on va voir les tribunaux administratifs encombrés d'affaires dérisoires. Ce sera excellent pour l'emploi parce qu'il faudra recruter des juges...et des CRS. On voit bien, en effet, la vitesse à laquelle ces affaires peuvent prendre des tours violents (Notre Dame des Landes, Sivens etc.)
Naturellement, mes sagaces lecteurs ont parfaitement compris que la première hypothèse était une pure déconnante car rêver de partis qui admettent la nécessité d'une collaboration, dédramatiser le jeu, c'est ruiner tous les acteurs qui ont intérêt à une mise en scène de l'affrontement. Et peu importe qu'objectivement, sur le terrain, dans des milliers de villages ou de petites villes des gens de bonne volonté travaillent bel et bien ensemble, pour le journal de 20 heures, il faut que ça camphre.
LES LIMITES DU POUVOIR.- Je faisais plus haut référence à mon expérience suisse. Ah ça, c'est vrai que les élus râlent souvent lorsqu'on les menace de référendums d'initiative locale. C'est vrai que les dossiers sont plus longs à instruire, que la concertation est lourde. Sauf que la concertation est mise au centre de la table. Elle est parmi les premières choses auxquelles on pense. Avec de surcroît un contexte d'exercice fédéral (nous dirions national) où la quasi-totalité des partis sont au pouvoir. Et non pas parce que les Suisses sont meilleurs que les Français, mais parce qu'ils ont accepté le principe de réalité: ils ne prennent pas le pouvoir très au sérieux parce qu'ils ont pris acte de ses limites.
Mais comme nous ne ferons pas cela, comme l'hypothèse 2 va jouer à plein, les dossiers seront paralysés un peu partout. On aura ici ou là des actes de violence. Le pays se paralysera tout doucement. Et nous tomberons en panne.
Naturellement, il reste une solution alternative: surtout ne rien changer. L'ennui c'est que c'est trop tard. L'exaspération est là et bien là. Le public est bien formé, l'information circule, parfois bidon, parfois bonne. Contre tout cela, on ne peut plus rien.
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Par gervanne le 13 Décembre 2014 à 06:57
La même journée d'hier nous a amené trois de ces incohérences qui vous font penser que le monde politique nage parfois en plein potage. D'abord le conseil régional Rhône-Alpes décide de suspendre son soutien à l'opération de Center Parc dans l'Isère. Et là on apprend en cascade que sous la même présidence socialiste de Jean-Jacques Queyranne on avait voté 7 millions - 7 millions!- de soutien en 2009 à l'opération. En soit, ça n'est pas choquant s'il y a des contre parties de service public assurées. (C'est de l'humour). Mais on apprend que le conseil régional estime "qu'il y a des éléments nouveaux". C'est là l'incohérence. Autrement dit, ça veut dire que sur le premier dossier, qui déclenche tout de même un fameux bakchich, n'apparaissaient pas des données d'aujourd'hui. D'où la question: est-ce que le dossier de 2009 était maquillé pour décrocher la subvention? Incohérence dans l'incohérence: on apprend que la quasi-totalité des élus locaux sont pour, notamment en raison des retombées économiques; mais simultanément, on apprend que l'enquête d'utilité publique émet de sérieuses réserves environnementales. Dès lors, soit les élus ne connaissaient pas ce document, soit ils se sont assis dessus. Prenez le problème comme vous voulez, ça n'est pas l'impression de sérieux qui domine.
AFFECTIONS.- On va tout-à fait-ailleurs quelque part dans l'organigramme de l'UMP où vient d'être nommée une catho tradi défenseure des "manifestants pour tous". Petit amusement: Hervé Mariton , député depuis près de vingt ans de mon petit coin, qui s'est battu au parlement pour la même cause (et qui est tout-de-même vaguement plus connu) est, lui, laissé de côté, témoignage des affections qui s'expriment dans ce parti. Et incohérence aussi tout de même. Mais ça c'est l'anecdote. Ce qui est incohérent c'est de nommer simultanément cette femme et NKM qui est ouvertement opposée à ses positions. Et puis, logiquement, on aurait pu imaginer qu'on nomme cette vibrionnante jeune femme dans une responsabilité qui est quelque chose à voir avec la famille ou avec le couple. Ah mais pas du tout! Regardez:
Bref, on a joliment enfumé cette distinguée aristocrate qui avait envie d'avoir un bon poste au Panthéon de l'UMP. Et on n'entendra plus jamais parler d'elle. (Ah si, peut-être: les formations ce sera le catéchisme?)
EUPHÉMISME.- Enfin, soudainement prise de lucidité, une sénatrice d'Europe Ecologie Les Verts "se met en retrait" - un de ces mots typiques des euphémismes partisans- de son parti considérant qu'il est en lui-même incohérent dans ses positions vis-à-vis du pouvoir. D'abord, Madame, s'il s'agissait d'une association culturelle ou sportive et que vous soyiez en désaccord avec sa direction, vous ne vous "mettriez pas en retrait" mais vous partiriez. C'est la bonne règle. C'est oui ou non. Ne nous donnez pas le sentiment que le monde politique c'est un petit monde bien spécial qui joue avec les mots. Pour autant, vous avez tout-à-fait raison, votre parti est une somme d'incohérences sur la plupart des sujets, alors ne lui laissez pas ce que vous pouvez avoir de crédit personnel...et que j'ignore.
On dira que je mets bout à bout trois affaires qui n'ont rien en commun. Ah pardon, si. La même incohérence d'une certaine sphère de la nation. Avec cette question ultime en conséquence: est-ce que d'y vivre, ça les rend fous?
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Par gervanne le 7 Décembre 2014 à 17:45
Bon sang de bonsoir, quelle est cette fascination pour des projets gigantesques? On disait :"small is beautiful". On ne dirait pas. Résultat: à Roybon, à Sivens ou à Crest, ces projets font peur.
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Par gervanne le 7 Décembre 2014 à 02:17
Les administrations se désengagent. Les élus locaux doivent les remplacer. D'où le sentiment qu'ils sont de plus en plus éloignés des préoccupations des gens. Qu'ils le veuillent ou non.
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Par gervanne le 1 Décembre 2014 à 08:14
Faire de la politique, c'est, d'un point de vue pratique, contrôler un territoire, avoir créé un filet relationnel fait ici de convictions communes, là de conversations de bistrot, ailleurs de petits services rendus qui fait qu'on devient incontournable. L'écrire ainsi brutalement, ça paraît dur et violent. Mais il ne faut pas se cacher que ce n'est pas totalement condamnable. Ces petits services, cette convivialité, la société peut en avoir besoin. Simplement, ça ne garantit pas une vision, un projet. Par ailleurs, ici ou là, les formes de relations humaines changeant avec l'époque, certaines vieilles recettes ne marchent plus. Dans mon petit coin de France, nous avons vu perdre un maire à l'ancienne, champion du monde de la cordialité à l'ancienne, mais battu par cette nouvelle forme qu'on appelle "démocratie participative" qui monte. Ca ne me fera pas écrire que cette forme nouvelle est l'alpha et l'oméga. Il faut avoir beaucoup d'humilité. Il reste que cette force du lien diffus a évidemment poussé à la constitution de dynasties familiales: les relations constituées se transmettent en héritage. C'est tellement vrai qu'un auteur, M. Alexandre Niess, avait publié un livre L'hérédité en République: Les élus et leurs familles dans la Marne (1871-1940): on ne saurait être plus clair.
Je me souviens avoir interviewé un spécialiste des États-Unis à qui je faisais remarquer combien il était singulier que dans un pays aussi démocratique, on soit simultanément aussi dynastique (les Kennedy, les Bush, les Clinton). Et il m'avait répondu ce qui est probablement la clef de notre affaire: "Mais dans un vaste pays, faire connaître un nom, c'est comme faire connaître une marque. C'est très long et difficile. Alors une fois que la marque est connue, on l'exploite".
Petite énumération tout à fait incomplète de quelques cas chez nous: Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, tante de Marion Maréchal Le Pen, Jean Sarkozy, conseiller général des Hauts de Seine, fils de qui-vous-savez; Gilbert Mitterrand, ancien député et conseiller général de Libourne, fils de qui-vous-savez aussi; Jean-Michel Baylet, député radical, fils de Jean et Évelyne Baylet, tous ayant été successivement députés du Tarn et Garonne, maires de Valence d'Agen, Bernard Debré, député, fils de Michel Debré, ancien député et Premier ministre et, son frère Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, Martine Aubry, maire de Lille depuis 2001 ; et ancienne ministre, est la fille de Jacques Delors, ministre socialiste des Finances de 1981 à 1985, président de la Commission européenne de 1985 à 1995; Roselyne Bachelot, ex-ministre de la santé, fille du député du Maine-et-Loire, Jean Narquin; Louis Giscard d’Estaing, député du Puy-de-Dôme, fils de l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing; Nathalie Kosciusko-Morizet, députée, maire de Longjumeau, fille du maire de Sèvres, François Kosciusko-Morizet, et l’arrière-petite-fille d’André Morizet, sénateur-maire; Marie-Luce Penchard, secrétaire d’Etat chargée de l’Outre-mer 2009-2012, fille de Lucette Michaux-Chevry, ancienne présidente du conseil régional de Guadeloupe; Joëlle Ceccaldi-Raynaud, députée des Hauts-de-Seine depuis 2002, désignée maire de Puteaux par le conseil municipal en avril 2004, après la démission pour raison de santé de son père Charles Ceccaldi-Raynaud; Paul Giacobbi, député depuis 2002, fils de l’ancien député et sous-secrétaire d’État, François Giacobbi, le petit-fils de Paul Joseph Marie Giacobbi qui fut ministre après-guerre, lui-même fils de Marius Giacobbi qui fut également député et sénateur de Corse; Emile Zuccarelli, ex-maire de Bastia et député de Haute-Corse, président d'honneur des radicaux de gauche fils de Jean Zuccarelli premier magistrat de Bastia, député de Corse conseiller général de Corse et président du district de Bastia; Jean-Paul Alduy, ex- sénateur- maire de Perpignan (jusqu'en 2009 pour la mairie, jusqu'en 2011 au Sénat) ;a succédé à son père, Paul Alduy, ancien sénateur-maire de Perpignan. Sa mère, Jacqueline Alduy, a été sénateur-maire d’Amélie-les-Bains-Palalda; Jean Grenet, ex-maire de Bayonne; député des Pyrénées-Atlantiques,fils d’Henri Grenet, maire de Bayonne, député des Pyrénées atlantiques; Maryse Joissains, maire de Aix-en-Provence et député des Bouches-du Rhône. Son mari a été maire d’Aix entre 1978 et 1983. Sa fille, Sophie Joissains, est adjointe au maire d’Aix-en-Provence et sénatrice des Bouches-du-Rhône;Axel Poniatowski, maire,député, fils de l’ancien ministre de l’Intérieur Michel Poniatowski. Et qu'est-ce que ce serait si on descendait dans les profondeurs de nos campagnes pour des mandats locaux!
QUELLE REPRÉSENTATIVITÉ? Et il n'y a pas que chez nous. En 2009, en Belgique, le journal Het Nieuwsblad annonçait qu'un élu flamand sur dix était issu d'une dynastie familiale politique. En ce temps là seul le parti intitulé Ecolo ne comptait aucun fils ou aucune fille de..., ils étaient néanmoins 13 élus sur 78 au Mouvement Réformateur de centre droit (16,6 %), 9 élus sur 87 au PS (10,3 %) et 4 élus sur 42 au Centre Démocrate Humaniste (9,5 %). Au parlement fédéral, ils étaient 12 élus sur 103, soit 11,6 %, 8 élus sur 75 (10,6 %) au parlement wallon et 4 élus sur 72 (5,5 pc) au parlement bruxellois. Enfin, au gouvernement fédéral, sur les 12 ministres francophones, on comptait 5 fils ou filles de..., ce qui représentait 41,6 %. En Grande Bretagne, le phénomène est probablement encore plus accentué que chez nous.
On me dira que dans les affaires, dans la médecine, dans le notariat aussi, c'est vrai. On me dira aussi- et c'est absolument exact- que cela n'implique pas que le représentant "fils de" soit mauvais. Certes, mais ça pose un vrai problème de représentativité. La vraie question est celle de l'éventuelle distorsion que cela implique dans la représentation nationale entre le peuple "vrai" et ses représentants.
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