• Krach chinois: l'instantanéité qui tue

    Notre époque est celle de l'instantanéité. Vite. Tout, tout de suite. Quelque chose se passe, nous le savons tout de suite et nous réagissons tout de suite. Donc nous surréagissons. L'affaire du krach boursier en est une parfaite illustration. Plus j'agis vite, plus je suis malin. La vitesse prend le pas sur l'analyse, elle donne le sentiment qu'on a agi et bien agi.

    Krach chinois: l'instantanéité qui tueJ'avais évoqué, avant tout krash, la sérieuse situation chinoise. Je m'amuse de voir que soudain, pour prendre le contrepied, on publie des analyses - du reste fort pertinentes- qui disent en gros: "du calme". On retrouve nos cours de maths: - multiplié par - = +. On aura fait, à toute allure, deux actions en sens contraire (je vends tout, j'achète tout), mais comme on aura agi, ce sera bien.

    La responsabilité d'internet, là dedans, est accablante. Comme il est facile de donner des informations et qu'en plus c'est gratuit, il faut en donner. Celui qui ne tire pas partie à fond des capacités de la toile est un nul. La question de savoir quelles informations, ce que c'est qu'une bonne information est définitivement passée au second plan. Il advient - c'est ce qui s'est passé avec la Revue XXI- qu'un jour une petite équipe prenne le total contrepied, privilégiant le temps long et la qualité. Et alors - gag- tout le monde fait pareil. Et parmi les copieurs bon nombre se cassent la figure.

    Par ailleurs, on laisse se développer une idée selon laquelle cette commodité d'expression dans la rapidité impliquerait la liberté. L'équation est aventureuse. Car si c'est la liberté de la merde, ça mérite d'être discuté. Je suis bien désolé de devoir écrire que 90% des bonnes choses sur le net viennent d'institutions anciennes, de grands journaux, d'universités, du Collège de France... Du reste, certaines de celles-ci ont été déstabilisées et, même si elles cherchent à se recycler sur le net, on ne jurerait point qu'elles dureront longtemps. Le Monde, Libération, combien d'années encore? Et on finira par dire que leur disparition est un progrès. Pas moi.


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