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DONALD TRUMP NE FAIT RIEN PAR HASARD
Le candidat républicain actuellement favori des sondages aux États-Unis, Donald Trump, nous a été surabondamment présenté comme incohérent, grossier, offensant. Et tous les observateurs d'en conclure que c'est un mi-fou qui ne pourra pas aller loin. Je n'y crois pas une seconde.
Donald Trump dit délibérément n'importe quoi parce qu'il sait que dans son pays comme dans l'essentielle des grandes nations la parole publique est déconsidérée. Il en joue parce qu'il sent, probablement à juste raison, que son public s'en amuse et n'attache plus la moindre foi aux rituels de la vie politique. Alors insulter une journaliste avec la grossièreté d'un docker bourré un soir de paie, c'est prendre son public dans le sens du poil. Du reste, il est révélateur que dans un autre débat ce soit une candidate républicaine absolument pas du sérail, puisqu'elle fut PDG de Hewlett-Packard et rien en politique, qui ait dit abruptement dit que le monde politique était déconsidéré... alors même qu'elle se trouvait sur une estrade où il n'y avait que des politiques, dont elle faisait partie.
C'est naturellement vrai. Du reste, chez nous, Mélenchon avait été tenté par cette voie, avec un peu moins de vulgarité. En Italie, le Mouvement Cinq Étoiles du comique Beppe Grillo a, un temps, pris ce chemin. En Pologne, aux récentes présidentielles, un rocker nationaliste a fait un tabac inouï. Mais tous ceux là n'ont pas atteint le niveau de vulgarité de Donald Trump qui, étant milliardaire, peut se permettre de donner un écho considérable à ses propos. Et puis, comme l'on sait, les États-Unis sont toujours en avance sur nous...
À ce stade, je ne jurerais pas que les électeurs rentreront nécessairement dans le rang en votant finalement pour Hilary Clinton. C'est la thèse qui prévaut pourtant mais on ne peut mésestimer à quel point certaines figures incarnent pour le public des images usées et exaspérantes. Mme. Clinton passe à la télé depuis 20 ans à des titres divers. Elle est comme ces vieux feuilletons aux couleurs passées. Quelle sera l'effet de cette usure? Pas simple à dire.
C'est en application de ce raisonnement que je ne crois pas une seconde à une victoire de Sarkozy en 2017. Sarko, c'est un vieux film dont on connaît tous les ressorts. D'ailleurs, son vieillissement manifeste est sensible. Je crois tout simplement qu'on ne revient pas. Il n'y a pas de saison 2.
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