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Le Portugal sur le bord de la bascule
J'avais été très frappé, dans la nuit des élections législatives portugaises, de voir comment Le Monde et l'Agence France Presse en avait assuré la couverture. Les deux médias assuraient que la droite était reconduite, certes affaiblie, mais guère plus. Or, suivant aussi, par prudence, les résultats sur le site du grand quotidien portugais Diario de Noticias, je n'arrivais pas à la même conclusion. Du moins, je voyais bien qu'il y avait, en additionnant les sièges, une potentialité d'alliance à gauche. Le président vient, au demeurant, de choisir de reconduire le premier ministre de droite, même si sa majorité est très incertaine. Faut se mettre à la place du président: il est lui-même de droite et sur le départ. Il reste que la fragilité du gouvernement qui va tenter de se mettre en place n'autorise absolument pas d'écarter l'hypothèse, en définitive, d'un gouvernement de gauche. Il y a même à cela de fortes probabilités
D'où l'émotion de la presse britannique qui ne peut que constater, comme ne le fait guère la presse française, qu'il y aurait alors un gouvernement contestataire de plus face aux consignes de Bruxelles. Après Syriza, dans l'attente possible de Podemos en Espagne, et en Grande-Bretagne Jeremy Corbyn ayant "gauchisé" le parti travailliste et, au-delà de l'Europe, alors qu'aux États-Unis Bernie Sanders fait entendre fortement dans la primaire démocrate une voix beaucoup plus radicale , c'est évidemment un signal fort.
Et, précisément, c'est important pour l'effet de boule de neige. En effet, on est toujours dans l'attente du résultat de prochaines législatives en Espagne où il semble bien que Podemos ait beaucoup de chances. Dans ces affaires, les symboles sont toujours forts. Ils introduisent une dimension d'irrationnel dans le déroulement des campagnes électorales. Or, bien entendu, Espagne et Portugal sont voisins. Les candidats de Podemos viennent de se voir offrir un formidable argument de campagne: "Regardez nos voisins, ils ne sont pas plus bêtes que nous, suivons l'exemple." Reste à savoir si effectivement la gauche va être désignée au gouvernement. Au demeurant, même si elle ne l'était pas, la droite serait dans une situation si fragile pour gouverner que les dirigeants européens seraient fondés à avoir autant d'inquiétude.
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Commentaires
Bonne analyse je crois...