• Terrorisme: que se passe-t-il entre la Belgique et nous?

    Terrorisme: que se passe-t-il entre la Belgique et nous?

    Le fait que, dans les dramatiques attentats de Paris, la Belgique ait servi de toute évidence de base arrière pose question. Ce n'est en effet pas la première fois. Rappelons que lors de l'attentat contre le musée juif de Bruxelles, c'était le mouvement inverse qui s'était produit: le terroriste frappait en Belgique mais se servait de la France comme refuge; il fut arrêté près de Marseille. On vient d'apprendre que l'imam qui a probablement contribué à la radicalisation du seul terroriste actuellement identifié, après avoir exercé dans la région de Chartres, se repliait en Belgique. Par ailleurs, ceux qui, comme l'auteur de ces lignes, lisent régulièrement la presse belge y trouvent constamment des allusions à des plateformes islamistes sur place. Ce jour, dans une référence que l'on trouvera ici, le quotidien La Libre Belgique cite une déclaration du Premier ministre belge, Charles Michel:  "Je constate qu'il y a presque toujours un lien avec Molenbeek, qu'il y a un problème gigantesque. Les mois passés, beaucoup d'initiatives ont déjà été prises dans la lutte contre la radicalisation mais il faut aussi plus de répression". Lorsqu'un gouvernement parle de problème "gigantesque", il y a de quoi s'inquiéter.

    Terrorisme: que se passe-t-il entre la Belgique et nous?N'importe qui qui y est allé a pu constater la totale perméabilité, typique de Schengen, à la frontière. Je ne suis certes pas de ceux qui le regrettent, mais enfin, en l'espèce, cela nous joue un vilain tour. On gagnerait à mesurer ce que les constantes crises politiques belges ont pu, le cas échéant, affaiblir le pouvoir central dans une lutte contre le terrorisme. On retrouve là une vieille règle: chaque fois qu'un pouvoir s'affaisse, tous les groupes toxiques s'infiltrent. Il est impossible de ne pas voir que le fournisseur d'armes arrêté dans une voiture en Bavière était un Monténégrin, pays qui ne distingue pas par sa solidité. Et, plus généralement, dans les Balkans, nous avons à faire à des états faibles.

    Une chose est, en tous cas, particulièrement claire: l'échelle réelle du problème n'est pas nationale. Bernard Cazeneuve en  a donné une bonne démonstration en demandant une réunion de tous les ministres de l'intérieur européens. Je dédie ceci à tous ceux qui nous expliquent qu'il faudrait moins d'Europe et que, plus on se repliera sur soi, mieux ça marchera. Ne doutons pas, en effet, que très respectueux des frontières nouvellement érigées, les assassins de tout poil s'abstiendront absolument de sauter les barrières. Par patriotisme, sûrement.


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