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Les difficultés Volkswagen racontent bien celles de l'époque
Que les choses soient claires: je ne connais rien aux voitures. Mais il arrive que l'aventure d'une entreprise nous raconte un bout de l'histoire du monde. C'est le cas aujourd'hui avec Volkswagen. Car, malgré de superbes réserves, la marque historique autour de laquelle est constitué le groupe ne va pas très bien. J'avais signalé ici le danger qu'était pour un pays de dépendre largement de marchés extérieurs. La Chine a ralenti sa croissance en 2014 (divisée par deux à 7%) puis une quasi-stagnation avec certains mois en baisse depuis le début de l'année 2015. Or VW y avait massivement investi. Au surplus, le consommateur chinois aime des types de voitures (SUV) que VW produit peu ou des marques locales. Donc les ventes y ont baissé de 3,9% au premier semestre. Idem en Amérique latine: - 22% de ventes en moins sur la période, dont presque 30% sur le seul Brésil.
C'est que VW vit sur des modèles anciens vaguement remis au goût du jour et soutenus par un marketing agressif. Mais en revanche le service après-vente apparaît comme hautain et la qualité contestable. Renault est le troisième constructeur, deuxième européen en terme de fiabilité à l'enquête Auto Plus du début de l'année, les Allemands de VAG se situent à partir du 15 ème rang, Audi étant le dernier, 20 ème sur ...20.
La marque historique du groupe est aujourd'hui confrontée à une véritable érosion de ses ventes couplée à une forte baisse de sa rentabilité. Volkswagen est la seule des marques automobiles du groupe à avoir enregistré des ventes mondiales en baisse sur le premier trimestre. Les immatriculations signées de la marque historique VW ont baissé de 3,9% en six mois, là où toutes ses consoeurs sont en hausse (Audi, Skoda et même Seat). Très emblématique de l'époque que nous vivons, VW a voulu faire des voitures compliquées. Mais elle n'arrive pas à répercuter ses sophistications dans ses prix. Cette affaire est révélatrice de l'époque où le marketing est omniprésent. Et on ne peut pas chipoter sur la qualité de celui de VW. Mais si c'est pour vendre avec des marges faibles, des produits de conception ancienne et de médiocre qualité, ça devient un problème.
La fascination technologique est une maladie de notre époque. Combien sommes-nous à déplorer des produits bien trop sophistiqués pour nous? La leçon amenée par la bien modeste Dacia qui est un succès de vente ne finira-t-elle pas par payer? Enfin, l'accès aux marchés lointains se paye cher et lorsqu'ils se retournent, c'est hautement problématique. Tant mieux pour elle, VW a de belles réserves mais on voit bien ici les effets de mode qui ont joué dans le mauvais sens.
Un mot de la firme américaine de haut de gamme Tesla qui, chaque fois qu'elle vend une voiture perd 4000 dollars. Ca c'est de la gestion moderne.
Tags : vw, fascination technologique
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