• Pourquoi voter à droite puisqu'on a l'extrême-droite?

    Il y eût, en France, en 1983, des élections municipales qui furent une déroute pour la gauche. A cette occasion, Serge July, le patron alors de Libération,  eût cette excellente formule: "Chaque fois que Louis Mermaz ouvre la bouche, la gauche perd une ville de 10 000 habitants". Et, en effet, le PS avait sorti de leurs niches un certain nombre d'aboyeurs qui exaspéraient l'opinion pour leur hauteur et leur manière péremptoire de s'exprimer.

    Heureusement que l'expérience ne sert à rien. Car la droite qui, tout de même, devrait avoir quelques archives, commet à nouveau cette erreur à force de s'être mise - du moins pour sa faction la plus hystérique- sur le mode roquet . Il va de soi que la situation présente est très usante pour ses nerfs: un opposant, ça s'oppose. Sauf qu'il y a des circonstances, où ça doit se taire. C'est dur, c'est cruel, mais c'est ainsi. Car lorsque n'y tenant plus, au lieu de faire dans le discret et dans le feutré, on retombe dans l'aboiement de caniche, on est ridicule. Roquet, c'est un métier.

    Or, les sempiternels aboyeurs, ceux qui, en toute hypothèse, aboieront même le jour de la mort du Président de la République - j'ai bien sûr nommé l'extrême droite- seront toujours meilleurs que les autres. Question d'entrainement. Ceux là, peur de rien, tirent des salves à jet continu sans le moindre souci de cohérence. La cohérence, ça n'est pas leur sujet. Leur sujet, c'est le bruit. On les mesure en décibels, pas en arguments. Oui mais M. Sarkozy a été président de la République, M. Wauquiez, ministre, et j'en oublie. Donc des gens aux responsabilités, comme l'on dit.

    Responsabilités? Où ça? Lorsqu'on entend préconiser des mesures qui sont en application depuis sept ans (relativement au cursus des imams) et qui ont même été lancées par la droite ou bien qu'on demande une mise en camps des 4000 détenteurs de fiches "S", on est en plein potage. Un des malheurs de tous ces leaders, comme, du reste, de tous les autres, c'est qu'ils vivent sans arrêt dans un univers de militants. Or les militants (de moins en moins nombreux) ne représentent pas la société.  Ils sont au contraire ceux qui s'en sont détachés pour la conduire.

    Car le simple électeur de droite n'est pas le colleur d'affiche excité des Républicains. C'est un gars plan-plan, qui n'aime pas trop que ça bouge ni qu'on lui pique des impôts. Ca n'est pas un hystérique du Front National. Et il ne devrait pas suffire  que quelques militants influents dans l'entourage des dirigeants aient bu de la mauvaise potion pour que tout l'électorat conservateur en soit changé. Hélas, Sarko et les siens sont prisonniers d'un virage qu'ils ont pris dans la rage de n'avoir pas su conserver le pouvoir. Ceux des électeurs qui vraiment veulent de la radicalité voteront Front National. Et la gauche, comme l'espère Hollande, apparaîtra alors comme le seul rempart contre ces discours. Mais que la droite ne vienne pas pleurer. Elle s'est enfermée toute seule.


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