• La comptabilisation des migrants donne du gîte

    La comptabilisation des migrants donne du gîteIl y a des moments où on prend peur devant l'inconscience de certaines administrations. Le site The Conversation fait état de la recherche d'un universitaire de l'université de Birmingham, Nando Sigona, qui, à fort juste raison s'est étonné de l'écart considérable dans les chiffres donnés sur l'arrivée de migrants en Europe. Chiffres sensibles s'il en est étant donné l'exploitation qu'en font les droites radicales en Europe. J'ai signalé ici ce qu'il en était en Pologne.

    Or, il y a de quoi tomber du placard. L'agence Frontex, chargée de surveiller les frontières de l'Union Européenne, donne 710 000 entrées de janvier à septembre de cette année tandis que les Nations Unies en donnent 590 000. Comment pouvait-on arriver à pareil écart? Eh bien parce qu'il s'agit de comptes doubles: un migrant arrivant en Grèce est recompté lorsqu'il entre en Hongrie. Et que dire de la même personne refoulée! Surtout si elle essaie de repasser...

    N'essayons pas de chercher une logique. Ce qui est très clair c'est que les chiffres sont faux, mais pas dans le sens où on le croirait. Dans un sens, on surestime. Il est certes vrai que l'on doit pondérer cela par la part totalement clandestine de la migration dont, par définition, nous ne savons rien.

    Mais ce qu'il y a de plus clair c'est que l'ensemble des décisions que les autorités européennes prennent sont faites sur des bases totalement aléatoires. Précisément, ce dimanche s'est tenu à Bruxelles un sommet d'urgence face à l'intensité de la crise. Le Premier ministre slovène y disait fort justement que "si l'on ne trouve pas une solution à l'affaire dans les jours qui viennent, ce sera la fin de l'Europe". C'est manifeste. On rêverait même que, les esprits soudain s'élevant, ce soit une chance de sursaut pour l'Europe. Mais justement: faut pas rêver.

    Il est en tous cas sidérant que, compte tenu du caractère éminemment polémique de ces données, on ne les diffuse pas avec plus de prudence. Au demeurant, je signale ici une passionnante interview du patron de Frontex qui dit, en toute netteté, que nous en avons pour dix ans et qu'il faut des politiques européennes d'intégration plus efficientes.

    VOIR AUSSI Une synthèse sur les migrations mondiales

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