• L'alibi du "politiquement incorrect"

    L'alibi du "politiquement incorrect"Il est tout de même assez notable que tous ceux qui se réclament hautement du "politiquement incorrect" ne se soient jamais distingués pour des travaux qui aient eu un minimum de reconnaissance de leurs pairs: les Guy Millière, les Alexandre del Valle, Philippe Ploncard d'Assac, Alain Soral, Uli Windisch, sans parler d'un certain nombre de mes confrères que la confraternité m'interdit de citer, sont des grands inconnus des colonnes honorables. A moins qu'ils ne le soient devenus après des épisodes peu glorieux. Je ne parle même pas des cas où les titres universitaires sont douteux, où il leur a fallu prendre la porte. 

    Jadis, la droite extrême produisait des prosateurs d'un certain talent. Charles Maurras a notoirement été lu très au-delà de son cercle d'amitiés car on saluait son écriture. Avoir eu de Gaulle et Mitterrand comme lecteurs n'est pas déshonorant et est assurément un signe. Jacques Benoist- Méchin eût un grand talent pour porter ses biographies. Thierry Maulnier avait la plume suffisamment habile pour se faire récupérer par le système, je veux dire Le Figaro. Du reste, une des raisons pour lesquelles ils ont été si vivement combattus, c'est que leur langue portait. On en est fort loin. Et, en sens inverse, l'émotion provoquée par ce qui ressemblait à un rapprochement de Jacques Sapir avec le Front National tenait précisément à ce qu'il a des titres et travaux respectés. Mais il est bien seul et, du reste, il conteste fortement ce rapprochement. Pas clair.

    On voit bien, du reste, que certains de ce bord qui l'avaient bien compris, comme le journaliste récemment décédé Emmanuel Ratier, s'efforçaient, habilement, d'inviter à leur micro des intervenants qui arrivaient à glisser des écrits ailleurs que dans Le Petit Bleu des Côtes du Nord. 

    Un certain nombre de ces itinéraires provoquent du reste plus de pitié que de colère: journalistes virés, père fascinant, refus obstiné des éditeurs. Il n'est absolument pas étonnant que ces malheureux prennent leur revanche par le net. Les vidéos ressemblent à cette télévision qui ne veut jamais d'eux. Du reste, il est frappant de voir combien la détestation des médias constitue un thème récurrent avec cette idée sous-jacente qu'il y aurait un "droit à être invité". Ce besoin d'être vu, la satisfaction d'ego qu'apportent ces vidéos sont probablement pour beaucoup un marqueur d'une pathologie plus ou moins prononcée. Oui, mais est-ce que c'est grave docteur?


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :