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Effondré
Je ne trouve pas beaucoup de forces pour écrire après l'attentat de Charlie-Hebdo. Je suis effondré par l'évènement en lui-même, la détestation de tant de talents qu'il implique, même s'il a pu se trouver que j'aie moi-même regretté tel ou tel dessin. C'est un principe qui est assassiné.
Mais je suis effondré de la diffusion par certaines radios d'une haine anti-musulmane brute, où le plus petit discernement est absent, où se libère la joie de casser du musulman comme jadis on cassait du juif. Une parole dégoulinante de haine se répand comme un litre de vin qu'on aurait cassé. Ceci révèle un besoin de rejet de l'autre qui est saisissant.
J'ai l'impression que toutes les valeurs auxquelles je m'attache sont piétinées. Et il faut bien dire que je me sens tout petit. Il va falloir de grandes forces intérieures pour rester un républicain grand teint.
Lorsque les troupes allemandes ont envahi la France en 1940, le pasteur André Trocmé dit qu'à cet évènement terrible, il fallait opposer les armes de l'esprit. Nous en sommes là. Mais la sommes des rassemblements qui ont eu lieu et qui ont rassemblé des foules immenses fait chaud au coeur.
Ceci observé, une vieille réserve professionnelle me fait préférer d'attendre un peu pour qu'on clairifie avec une absolue certitude les origines de l'affaire.
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