• Le pape qui décoiffeMoi ce pape François, il me botte. En fait, non, il ennuie plutôt le vieux parpaillot que je suis. Avant, c'était chouette, on avait des papes bien réacs, on pouvait ricaner tant et plus. Lorsqu'ils se tenaient à carreau, il y avait bien une petite affaire de pédophilie dans une institution religieuse en Irlande et on pouvait bouffer du curé autant qu'on voulait: c'était le bon temps. Maintenant, c'est un petit peu comme si la Revue des Deux Mondes rachetait Nous Deux: on ne s'y retrouve plus. Voilà-t-il pas que le Très Saint Père remonte les bretelles de sa cour à un degré que même moi je n'aurais jamais osé. Pour vous dire que c'est grave. D'ailleurs, pour qu'on ne me traite pas de gauchiste et d'anticlérical rédhibitoire je ne vais citer ici que des sources on ne peut plus officielles. Voici par exemple Radio Vatican de ce lundi 22 décembre à 18 heures.

    La Une de L'Osservatore RomanoFaut les surveiller: ils vont nous virer gauchistes ces zozos. Pour ceux qui n'en auraient pas cru leurs propres oreilles je cite cette fois la version écrite de Radio Vatican parce que faut bien admettre que c'est dur à croire: " D’un ton grave, François a ainsi tour à tour mis en garde contre la maladie de se sentir immortel ou indispensable, celle de l’activisme ou de la mauvaise coordination, la maladie de la rivalité et de la gloire vaine, celle du fonctionnalisme et de la planification excessive qui débouche sur une mentalité de « comptable », fustigeant l’idéologie du pouvoir  et le narcissisme. « Une curie qui ne s’autocritique pas, qui ne s’améliore pas, est un corps infirme » a asséné le Saint-Père, qui n’ a pas hésité à parler « d’Alzheimer spirituel », cet oubli de l’histoire du Salut dans nos vies qui guette certains, au risque de construire des murs autour de soi.

    L'édition italienne de l'Osservatore RomanoLe pape a repris des critiques qu’il a souvent formulées dans ses homélies : critique de la mondanité et de l’autoglorification, du carriérisme et de l’opportunisme qui transforme le service en pouvoir. Ce sont les maux de ceux qui multiplient les pouvoirs et qui se mettent à calomnier, diffamer, pour s’exhiber et montrer qu’ils sont plus capables que les autres. « Gardons-nous du terrorisme des bavardages » a encore lancé le Pape qui a appelé ses collaborateurs à savoir garder aussi une bonne dose d’humour."

    Le pape qui décoiffeCHARLIE HEBDO.- Je ne sais pas ce qui se passe: notre bon pape doit avoir un abonnement gratuit à Charlie Hebdo. C'est pas juste aussi: qu'est-ce qu'on va bien pouvoir dire maintenant? La Libre Pensée va devenir la correspondante officielle de l'Osservatore Romano. D'ailleurs, la photo que je publie est la Une de ce journal.

    Ironie mise à part, pour que le pape en arrive là, c'est que la situation doit être passablement grave. Je rappelle ce que j'écrivais ici sur la ruine des Franciscains. Et on est un peu méchamment tenté de voir dans ces propos un éclairage sur les raisons de la démission de Benoît XVI.

    Détail piquant: La Croix fait sa Une de l'affaire, mais Le Salon Beige, le site qui avait hystériquement défendu les opposants au mariage pour tous au nom d'un catholicisme hyperactif et qui reproduit invariablement l'essentiel des discours papaux l'a purement et simplement censuré. Ouf, il reste au Le pape qui décoiffemoins un repère auquel s'accrocher.

     

     

     


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  • Les franciscains en faillite?Il faut décidément lire la presse étrangère, parce que si on voulait trouver cette information dans la presse française, il faudrait se lever de bonne heure. L'ordre des franciscains est au bord de la faillite. José Rodriguez CarballoDes dizaines de millions d'euros ont été investis par les Franciscains dans des sociétés suspectes, qui font désormais l'objet en Suisse d'une enquête pour trafics illicites. La Les franciscains en faillite?presse italienne parle de  choix hasardeux de l'ordre, comme d'assez étonnants investissements dans la rénovation d'un palace Il Cantico à Rome qui ne rappellent guère les voeux de François d'Assise.

    Le trésorier général de l'ordre a démissionné et plusieurs frères sont soupçonnés d'« activités financières douteuses ». On évoque « le rôle important titre du remarquable Vatican Insiderd'acteurs externes » : la justice civile est saisie. « À cause de l'étendue et de l'ampleur de ces activités (douteuses...), écrit le supérieur de l'ordre, la curie générale se trouve confrontée à de graves - et je souligne « graves » - difficultés financières, avec de lourdes dettes ».

    L'enquête interne porte sur la gestion de l'ordre depuis 2003, date de l'arrivée à sa tête de José Rodriguez Carballo (PHOTO). Celui-ci avait déjà exercé antérieurement en Espagne des fonctions de trésorier dans des responsabilités moins importantes.  Il a quitté ses fonctions lors de sa nomination par le pape François en 2013 comme - c'est un comble!- numéro 2 de la Congrégation supervisant tous les ordres religieux.

    Les franciscains en faillite?PAS DE LIEN?.- Assez curieusement, le Père Raphaël Fässler, custode de Suisse au cloître Maria Dreibrunnen à Bronschhofen (Saint Gall), affirme que l'oeuvre d'entraide des franciscains suisses n'entretient aucun lien juridique ou financier avec la direction établie à Rome. C'est un tout petit peu difficile à comprendre

    J'ai eu l'occasion de rencontrer un banquier qui avait été en charge de la gestion de Les franciscains en faillite?biens d'ordres divers. Il me racontait que, contrairement à ce que l'on pouvait penser, leur gestion n'était aucunement centralisée, ce qui créait des situations assez inquiétantes lorsque de bons pères à la tête, tout-de-même, de patrimoines conséquents prenaient des décisions en toute méconnaissance de cause.

    Il est très difficile dans Les franciscains en faillite?cette affaire de ne pas se remémorer ce qui s'est passé pour les finances plus globales du Vatican tout entier.


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  • Ca camphre un max au VaticanFaut d'abord que je dise loyalement que les lignes qui suivent sont d'un protestant. Je sais même fort bien qu'on va s'en servir contre moi en disant: "Voyez, horreur! un protestant qui dit du bien de ce qui se passe au Vatican." Et tout ce qui peut exister d'intégristes va en tirer parti. Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. Ceci posé, à la différence de l'immense majorité - je devrais dire de l'accablante majorité- de mes compatriotes, je m'intéresse, moi, aux questions religieuses. Oh Seigneur, non pas que je sois une grenouille de bénitier; il s'en faut d'énormément. Mais tout simplement parce que je vois bien l'usage qui est fait de la religion lorsque ça arrange - voyez la Marche pour tous. Il faut, en conséquence être en mesure de dire si oui ou non, ceci ou cela est un point de doctrine, si ceci ou cela s'est effectivement passé dans l'histoire de telle confession.

    Ca camphre un max au VaticanAvant de fermer cette parenthèse, je voudrais illustrer cela par deux exemples. Je crois que le monde juif ferait un immense bond en avant s'il voulait bien ouvrir les yeux sur le fait qu'une masse immense des actuels musulmans du monde arabe sont inévitablement des descendants de juifs, puisque le judaïsme a été vivant et attractif dans les terres arabes bien avant l'apparition de l'islam qui convertit par la suite des populations initialement juives. Et les musulmans feraient bien de réfléchir aux circonstances de l'élaboration de la pensée de Mahomet, élevé dans des territoires où la pensée juive était si présente. On trouve même sur le net des hystériques pour expliquer que c'est un rabbin qui a écrit le Coran. C'est idiot bien sûr, mais il est en revanche exact qu'il y a entre ces deux confessions une communauté de représentation de Dieu - un Dieu lointain, un Dieu sévère- et ceci devrait réfléchir. Pour citer Francis Blanche qui est, évidemment, une référence en la matière, si ça pouvait fermer leur claque-merde à tous ceux qui instrumentalisent la religion, un grand pas aurait été fait en la matière.

    Ca camphre un max au VaticanAUTANT D'IMPORTANCE QUE VATICAN II.- En dépit, donc, de la gourmandise que je pourrais avoir à bouffer du cardinal, je ne peux que saluer les propos qui viennent d'être tenus par le cardinal Walter Kasper sur la situation des divorcés dans l'église catholique. Surtout, que l'excellent cardinal n'est pas un rien-du-tout: Il est le président émérite du Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens et c'est lui qui a été chargé par le pape François d'ouvrir le travail liminaire que les cardinaux ont commencé en février dernier sur la question de la famille. Là derrière, il y a bien sûr, tout ce dont se sont emparés un certain nombre de manipulateurs lors de la Manif pour tous et dont le site La Salon Beige est, en quelque sorte le journal officiel. Et ce qu'a dit le cardinal Kasper a tellement déplu à d'autres cardinaux (Müller et Burke, notamment) que, par pur hasard, ils viennent de publier un bouquin rejetant les thèses de Kasper, cinq jours avant le début d'un vaste synode sur la famille qui risque de changer la position du monde catholique sur la question. C'est dire que ça chie un max. Du propre aveu de Mgr Kasper, ça pourrait avoir sur ce sujet l'importance d'un Vatican II.

    Que dit-donc Walter Kasper dans des propos repris, comme on a pu le voir à mon lien, par le Vatican Insider? La traduction est de moi. Je sais qu'il y en a qui craindront le pire mais faut pas charrier. Interrogé sur le point de savoir pourquoi l'éventualité d'un changement de discipline de la part de l'Église catholique sur la question des divorcés dans l'Église provoque selon lui, une telle crainte, il répond: "Je crois qu'ils craignent un effet domino; si vous changez un point tout s'effondrerait. (...) C'est lié à de l'idéologie, à une compréhension idéologique de l'Évangile selon laquelle l'Évangile serait un code pénal. (...) Ce n'est pas un musée (...) Nous devons marcher avec le peuple entier de Dieu et voir ce que les peuples sont. Et nous devons faire preuve de discernement à la lumière de l'Évangile qui n'est pas un code de doctrines et de commandements".

    Ca camphre un max au VaticanAprès avoir distingué doctrine et discipline, il développe: "La doctrine (...) ne peut pas changer. Ainsi personne ne nie l'indissolubilité du mariage. Mais la discipline peut changer. La discipline veut appliquer la doctrine à des situations concrètes qui sont contingentes et peuvent changer. Donc la discipline peut changer et a, en effet, changé au long de l'histoire de l'Église."  Je vous demande pardon, Monseigneur, mais vous virez là dans le subtil et je confesse (...euh, enfin, vous m'avez compris) que je pourrais même trouver votre subtilité un peu faux-cul. Mais enfin c'est un protestant qui écrit ça. Fallait bien que je me fasse plaisir. Passons.

    Ca camphre un max au VaticanL'OPPOSITION À FRANCOIS.- Avec une naïveté à laquelle, évidemment, personne ne croit, les journalistes demandent à Mgr Kasper si, après une résistance qui semble s'être manifestée contre le pape François, la parution de ce livre n'est pas une étape supplémentaire dans cette opposition. Lisez bien la réponse de l'excellent cardinal:  " Oui, c'est un problème. Je ne me souviens pas d'une situation semblable où de manière aussi organisée cinq cardinaux ait écrit un livre pareil. C'est la manière selon laquelle on pratique en politique, mais on ne devrait pas le faire dans l'Église. C'est ainsi que se comportent les politiciens mais je pense que nous ne devrions pas nous comporter ainsi dans l'Église". Fermez le banc. Je le disais en titre: ça camphre un max au Vatican. Entre nous, je me marre: je lis sur des sites intégristes qu'on continue de discuter de leur réintégration dans la grande église. Là, ça va être dur à avaler.

     


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  • L'évêque qui décoiffeL'évêque qui décoiffeEh ben Monseigneur, vous êtes gonflé! Je tombe par pur hasard sur un texte de Mgr Bonny, évêque d'Anvers, en marge de la réunion du 5 au 19 octobre 2014  à Rome un Synode des évêques sur le thème des « Défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ». On voit bien ce qui est implicitement à l'ordre du jour: tout ce qui a fait tant polémique autour du "Mariage pour tous", et de la situation de la famille.

    J'en connais quelques uns parmi ceux qui instrumentent le catholicisme pour leur cause bassement politique qui ne vont pas être contents. Et j'engage absolument les esprits ouverts à lire le remarquable document de ce dignitaire de l'Église.

     J'en donne au demeurant de larges extraits, ce qui rend, je m'en excuse, cet article un peu long, d'autant que les réflexions de l'évêque touchent à d'autres domaines que ceux de la famille. Je me permettrai d'ajouter mes propres remarques. Quelques notes dans le texte même de ma part sont en rouge. Voici donc ce qu'écrit Mgr. Bonny.

    ET PAN SUR LE PAPE.- "Le fossé croissant entre l’enseignement moral de l’Eglise et les avis moraux des croyants relève d’une problématique dans laquelle interviennent certainement bien des facteurs. L’un de ceux-ci a trait à L'évêque qui décoiffela façon dont cette matière été largement retirée après le Concile à la collégialité des évêques et liée presque exclusivement à la primauté de l’évêque de Rome.(...) Tout au long du Deuxième Concile du Vatican, les évêques et le pape se sont efforcés d’atteindre le consensus le plus élevé possible. Tous les documents ont été pesés et soupesés, écrits et réécrits, jusqu’à ce que pratiquement tous les évêques puissent y donner leur approbation.(...) De cette sorte de collégialité, il ne resta presque rien, trois ans plus tard, lors de la parution de l'encyclique de Paul VI  Humanae Vitae connue pour être beaucoup plus restrictive. Que le pape prenne une décision concernant ‘les problèmes de la population, de la famille et de la natalité’ était prévu par le Concile. Qu’il abandonne en ce cas la recherche collégiale du plus grand consensus, n’était pas prévu par le Concile. (...)

    TOUT EST RELATIF.- Il ressort d’ailleurs du document de travail combien peuvent différer les réactions venues des divers continents à propos du mariage et de la famille. Sur ce point, le document préparatoire est honnête et transparent. L’Afrique et l’Asie ont de tout autres vues et expériences que l’Europe et l’Amérique du Nord et même, entre l’Europe Occidentale et Orientale, entre l’Europe du Nord et du Sud, des différences importantes sont à remarquer. Cela n’a pas de sens de nier ou de négliger ces différences. Elles ont vraiment une signification. Malgré la globalisation, bien des développements et défis de ce monde connaissent des parcours décalés dans le temps. Dans ces diverses ‘zones temporelles’, les évêques sont responsables pour la part du peuple de Dieu qui leur est confiée. Ce n’est pas une solution pour eux de dire que telles questions ne posent pas de problème, ou justement en posent, mais à l’autre bout du monde.

     Nombre de conférences épiscopales publièrent au moment de l'encyclique Humanae Vitae des déclarations semblables, faisant un appel analogue au jugement personnel de la conscience. Alors même que ces mots sur la conscience étaient bien classiques et prudents, ils ne furent guère appréciés par les défenseurs d’Humanae Vitae. Au contraire, ils furent dépeints comme un baisser de pavillon, comme une désertion à l’égard du pape et comme un levier pour le relativisme, la permissivité et le libertinisme. Ils furent délibérément écartés.(...)

     LE JUGEMENT DE CONSCIENCE PERSONNEL.- Suite à cette polarisation, dans l’enseignement de l’Eglise, la conscience fut manifestement reléguée à l’arrière-plan en ce qui concerne la relation, la sexualité, le mariage, le planning familial et le contrôle des naissances. Elle perdit sa juste place dans une réflexion saine en théologie morale. Dans l’Exhortation Familiaris Consortio, c’est à peine si le jugement de conscience personnel sur la méthode de planning familial et du contrôle des naissances est évoqué. Tout s’y trouve mis sous le signe de la vérité du mariage et de la procréation telle que l’Eglise l’enseigne, associée au devoir des croyants de s’approprier cette vérité et d’y répondre. Partant de la loi naturelle, des actes déterminés sont qualifiés de ‘bons’ ou d’’intrinsèquement mauvais’, indépendamment de tout ce qui est personnel : le milieu de vie, l’expérience, l’histoire.(...)

    C'EST QUOI LA LOI NATURELLE? .- L’Instrumentum Laboris (document de travail) pour le prochain Synode des évêques est très clair : Pour une immense majorité des réponses et des observations, le concept de “loi naturelle” apparaît, en tant que tel, aujourd’hui, dans les différents contextes culturels, très problématique, sinon L'évêque qui décoiffemême incompréhensible. Il s’agit d’une expression qui est perçue différemment ou tout simplement pas comprise.(...-) Aucun théologien moraliste, aucun croyant ne va contester qu’il y a un sens et une destinée profonde dans la complémentarité de l’homme et de la femme et dans leur fécondité. Dans leur être le plus profond est inscrite une destinée qui est en relation avec le plan créateur de Dieu pour l’humanité et pour le monde. (...)  Cependant, un certain type d’appel à la ‘loi naturelle’ dans le contexte éthique du mariage et de la famille continue à entrainer beaucoup de confusion, d’incompréhension et de résistance. L’homme d’aujourd’hui cherche des valeurs qui offrent sens et cohérence à sa vie. Il veut être heureux et rendre les autres heureux. Dans des situations souvent complexes, il veut prendre des décisions responsables de conscience, en pesant et confrontant les différentes valeurs en jeu. Dans ce discernement, il veut tenir compte de l’intention de ses actes, de la proportionnalité entre l’acte et ses conséquences, de son histoire personnelle et de l’évolution qu’il connait. Le résultat de cette démarche n’est pas connu d’avance ; il diffère d’une génération à l’autre, d’un milieu à l’autre. (...)

    L'évêque qui décoiffeLA THÉORIE DES CLIMATS.- Comment se comporte l’Eglise devant de pareilles situations ‘irrégulières’ ? A ce sujet, il y a comme une ligne culturelle qui court entre le Nord et le Sud de l’Europe. L’Europe méridionale supporte une bien plus large distance entre la réalité et la norme que l’Europe du Nord. La tradition du droit romain cherchait surtout à établir de belles lois ; qu’elles fussent appliquées était un moindre souci. En Europe du Sud, j’avais l’impression que ce qui s’écarte de l’idéal ne peut ni ne doit être coulé dans des normes. Pour les situations irrégulières, on trouvera bien sur place comment s'en sortir. L’Europe du Nord a du mal avec une telle approche. Ce qui est moins beau ou positif doit aussi, chez nous, pouvoir être canalisé ou réglé par des voies légales. Selon notre sentiment, personne n’est aidé par le silence ou la négation. Au contraire, c’est ainsi que se développe le ‘marché noir’. En outre, l’Europe du Nord préfère moins de lois, mais alors des lois qui soient bien appliquées.

    L'évêque qui décoiffeMON COMMENTAIRE.- Ce texte qui admet la place de la conscience individuelle et de variations de pratiques L'évêque qui décoiffeselon les sociétés est implicitement une dénonciation du recours à de supposées sources catholiques en matière de pratiques sexuelles ou de constructions familiales. Le bon père prend acte des diversités. Je vais plus loin que lui sur la supposée "loi naturelle" qui serait l'argument massue. C'est au nom d'une supposée loi naturelle qu'on a décidé que les femmes étaient inférieures. Et, il y a cinquante ans encore, on utilisait l'expression sexe faible en lui attribuant une dimension biologique. C'est en application d'une supposée loi naturelle qu'on a établi une hiérarchie de races. Faut-il rappeler qu'un médecin minable suisse, hystériquement antisémite, Georges Montandon, se chargea sous Vichy de mettre en équation biologique les éléments qui démontraient l'infériorité des juifs, telle qu'elle ressortait de "la nature". La loi naturelle est une construction qui a beaucoup servi au fil des âges. Apparemment, la "loi naturelle", chez les Grecs, ne faisait pas obstacle à l'homosexualité. Nous ne le savons pas par des revues porno extraites des fouilles d'archéologues, mais par les plus grands philosophes ou historiens de cette civilisation qui n'avait pas cru devoir se fabriquer le prétexte d'une "loi naturelle". Au passage, les écologistes feraient bien d'en prendre de la graine. La nature est elle aussi un concept largement construit au fil des siècles. Et l'idée du retour à un "ordre naturel", évidemment immuable, a quelque chose de vaguement suspect.


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