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Oui, c'est une déception
Oui, je suis déçu. Non pas que des nations prennent des mesures temporaires pour s'organiser face à un flux de réfugiés. Cela, tout au contraire, me paraissait être un gage de sérieux. Chacun peut et doit comprendre que lorsqu'arrivent des milliers de personnes, essentiellement accueillies par des bénévoles, des organisations modestes, il faut pouvoir se retourner. C'est le bons sens même, c'est le pragmatisme. Non, ce qui est décevant c'est que l'Europe qui avait une occasion unique de donner soudain une belle image d'elle-même, l'image d'une entité qui se ressaisit, qui montre une direction.
Je me fous, nous nous foutons tous qu'on modifie l'alinéa 7, de l'article 34, dans sa rédaction en mongol. Ce n'est pas à la hauteur. C'est de la boutique. C'est une occasion manquée. Je ne sais pas si c'est parce que nous manquent de hautes personnalités ou parce que le projet n'inspire plus. Un nouveau record de court-termisme vient d'être battu. Nous sommes, collectivement, petits. Par contre-coup, nous le sommes tous un peu pour chacun d'entre nous. Comme je l'ai écrit ailleurs, il est particulièrement pénible de voir que ce sont des pays inondés d'argent européen comme les membres du sommet de Viesgrad qui refusent l'accueil de réfugiés. Et il est assez détestable (voir ici) qu'ils se revendiquent de leur identité chrétienne pour expliquer cette position. Il serait plus loyal qu'ils revendiquent une identité barbare. Au moins ce serait clair.
Le comble est que, malgré ce spectacle, le flot se maintient. Cela nous donne une mesure de l'horreur que quittent ces foules. Malgré ce que nous avons de piteux, elles continuent de trouver que c'est mieux que chez elles. C'est dire si c'est grave.
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