• Roulette russe

    Roulette russeLa presse annonce que l'Algérie demande que l'Opep diminue sa production de pétrole pour que les cours remontent. C'est logique: avec un budget dont l'équilibre est calculé, si ma mémoire est bonne, pour un baril à 80 dollars, à 60 on est furieusement dans le rouge. L'Arabie Saoudite, elle-même, initiatrice de cette baisse, annonce pour 2015 un budget dans le rouge. Je n'invente rien: c'est le très officiel El Moujahid algérien qui le dit ci-dessous . C'est tout le pari dangereux qui est fait en l'occurrence par les Saoudiens. Il faut qu'ils  gagnent avant que tous leurs amis- et eux mêmes, mais ils ont de la marge - ne Roulette russes'effondrent. Il faut donc que les États-Unis voient les producteurs de gaz de schiste plier avant que le monde arabe et les pays fort mal en point comme le Venezuela ne s'écroulent. Car ces nations ont en commun - c'est le cas manifeste de l'Algérie- de n'avoir pas transféré leur richesse pétrolière sur de nouvelles activités qui, le extrait d'une intervention ministériellejour venu, créeraient à leur tour de la richesse. Le comble- comme le montre mon illustration ci-contre- est qu'il y a quelques semaines seulement les dirigeants algériens racontaient que la baisse du pétrole était une chance!

    Le Moujahid n'accorde pas une ligne sur la demande de baisse de la production de pétrole. En revanche, ceci:

    Roulette russe

     

     Pour ces malheureux, c'est la totale: non seulement le prix de leur pétrole est trop faible, mais ils s'orientent vers une technologie qui, en tous cas partout ailleurs, est beaucoup plus chère... et que les Saoudiens veulent torpiller.

    Roulette russeIl se trouve que pour ne rien arranger la monnaie algérienne ne cesse de se dévaluer... car sa force est indexée sur le richesse pétrolière supposée du pays.  Voici ce qu'écrit Liberté, journal beaucoup plus indépendant. "La chute du dinar algérien va se poursuivre. Après la sortie, ces derniers mois, d’économistes pour alerter sur la courbe descendante de la valeur de la monnaie nationale, c’est au tour de Abderrahmane Hadj Nacer, qui a occupé le poste de gouverneur de la Banque d’Algérie de 1989 à 1992, de livrer le verdict suivant : “Le dinar ne s’arrêtera pas de se déprécier”. Dans une interview au journal électronique TSA et publiée hier, ce dernier a mis en évidence le lien entre la santé de la monnaie et la question de “la confiance” ou la nécessité d’“une forme de légitimation populaire”.
    (...) Notre pays, a-t-il déclaré, est confronté au manque de “confiance entre la population et les dirigeants”, mais aussi entre “le reste du monde et l’Algérie”. Il a, en outre, insisté sur le fait que la valeur de la monnaie “se base sur des éléments tangibles”, alors que le dinar algérien, lui, s’appuie seulement sur “le sous-sol”, dont le prix des hydrocarbures “n’est pas déterminé par l’Algérie mais à l’étranger”.

    Je rappelle que chaque fois que le baril perd 10 dollars (et il en a cédé 55 depuis l'été), cela revient à transférer 334 milliards de dollars, soit 0,4 % du PIB, aux dépens des pays producteurs, a calculé Julian Jessop, chef économiste mondial de Capital Economics. «Les perdants peuvent être frappés si durement que leurs problèmes contrebalancent les gains plus diffus des gagnants».

    Et je ne dis rien de la Russie qui est manifestement en train de plonger gravement. Les nombreux Russes ayant souscrit des emprunts en devises il y a quelques années parce qu'ils étaient meilleur marché se trouvent obligés, puisqu'ils les remboursent avec un rouble fortement dévalué, de se serrer terriblement la ceinture.

    Roulette russeOn en arrive à se demander si l'Arabie Saoudite, alliée officiellement des États-Unis dont elle vise pourtant le production de gaz de schiste, n'est pas, en cette circonstance belle et bien l'arme de Washington contre la Russie. Mais on voit là que le jeu de roulette russe est passablement dangereux. Et je me méfie un peu de ceux qui disent qu'ils y voient clair.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :