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En Grande-Bretagne ou en Espagne, les cadres anciens éclatent
Jeremy Corbyn, dont il a déjà été question ici, a finalement emporté la compétition à l'intérieur du Labour party, britannique: il en sera le leader. Il représente l'aile très à gauche de ce parti qui n'a plus eu voix au chapitre depuis des décennies. De façon significative, depuis des semaines, jamais la presse britannique n'a donné à entendre le contraire, en sorte que ses challengers étaient sans cesse en situation de se situer par rapport à lui. C'est, évidemment, un changement très emblématique des mouvements dans la société britannique. J'ai déjà eu l'occasion de pointer combien, à travers l'Europe, des changements de ce genre se font jour et sont parlants.
Il se peut bien, comme n'ont cessé de le dire ses adversaires blairistes, que cela signifie des années et des années d'opposition pour les travaillistes, le restant de la société britannique ayant manifesté aux dernières législatives son net ralliement aux conservateurs. Certes, mais voilà: les gens qui se disent de gauche aiment la gauche, pas l'eau tiède. On pourrait dire l'inverse à propos de la droite. Ceci manifeste assurément une polarisation des opinions et un refus des compromis. Je n'ai aucune honte à dire que je ne crois pas aux radicalisations parce que la vie est compromis et la radicalisation une posture. Mais ceci est actuellement inaudible: il faut en prendre acte. De ce point de vue, je suis dans le camp des perdants.
Au même moment se déroulait à Barcelone une manifestation monstre pour l'indépendance de la Catalogne. On dira que ça n'a rien à voir. Si. Il s'agit, là encore, de faire exploser les cadres convenus. On ne veut plus du compromis espagnol ancien qui tenait plus ou moins bien avec le pouvoir central madrilène. Et je note que la droite locale est très engagée dans ce mouvement contre la droite gouvernementale. Ainsi, une nouvelle fois, les cadres craquent.
En fait, le mouvement commun entre ces deux informations, c'est l'épuisement des cadres anciens, des compromis anciens. Une sorte d'épuisement désespéré. Je ne suis pas sûr que ce soit objectivement très productif car il n'est pas sûr que cela mène à des changements véritables dans les vies quotidiennes. Mais c'est assurément l'échec de décennies de recherche d'accords minimaux. On va devoir en rechercher de nouveaux ce qui, dans un climat de polarisation ne sera pas simple à trouver. Je m'amusais, il y a plusieurs jours, de voir que Corbyn, sentant venir la victoire a glissé dans ses propos des mots de conciliation vis-à-vis de ses adversaires. Parce que, pour lui aussi, le compromis est inévitable.
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Commentaires
1grelinettesLundi 14 Septembre 2015 à 20:45L épuisement des cadres anciens... OK sans doute on peut l espérer, bien sûr. Ce qu on aimerait c est par exemple un mouvement des députés qui refuseraient tous d'un seul mouvement de siéger dans le même hémicycle que THEVENOU l'administrativement phobique ... voilà un réel changement qui mériterait d être relevé ? N'est ce pas ?Répondre
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