• Une île déserte pour les migrantsJe ne suis pas innocent. Les mouvements de populations posent d'incontestables problèmes. Mais il y a des situations qui sont d'une telle cruauté qu'on se demande dans quel monde on vit. L'Australie qui reçoit des centaines de navires de fortune - avec, chaque fois, des dramatiques naufrages-  envoie les demandeurs d'asile arrivant par bateau dans des camps de rétention en Papouasie-Nouvelle Guinée ou sur des îles du Pacifique telles que Nauru ou Manus. Pour mémoire, Nauru qui est un ilot ruiné, tire une bonne part de ses ressources des dédommagements qu'il reçoit en échange de l'acceptation d'immigrants dans des camps. Accessoirement, c'est aussi un paradis fiscal mais probablement pas sur la base des capitaux amenés par les migrants...

    Sur l'île de Maunus les conditions d'hébergement font l'objet de protestations constantesLes immigrants n'ont aucune possibilité de s' installer en Australie, même si l'instruction de leur dossier aboutit à la reconnaissance du statut de réfugié. Ils ont le choix de demeurer dans les camps des îles du Pacifique ou de rentrer chez eux. L'affaire produit des vives polémiques en Australie. Mais voilà que cette fermeture des frontières à un contrecoup.

    Dans l'attente désespérée d'être tout de même accueillis en Australie, des dizaines de milliers d'immigrants stationnent en Indonésie. Résultat, à son tour, celle-ci cherche une île pour relocaliser les 10 500 demandeurs d’asile enregistrés dans le pays. Une option qui avait été écartée par le passé. Et, évidemment, pour éviter les incidents, on la préfèrerait déserte, si possible, l'île en question, afin bien sûr que les migrants «ne dérangent pas» les locaux. En 2013, le ministère de l’immigration indonésien avait déjà proposé la relocalisation forcée des migrants sur l’île de Sumba, une des plus pauvres et isolées de l’est de l’archipel. Le plan avait finalement été abandonné.

    Une île déserte pour les migrants

    Franchement, lorsqu'on lit ça, on ne se sent pas très bien. J'ai mis ici une carte qui permet de mieux comprendre l'itinéraire de ces malheureux. Mais, il ne faut pas nier non plus le problème des régions qui accueillent. Par exemple sur la carte, en bas, on voit une mention d'une île Christmas, jadis charmante île touristique connue pour ses crabes, à présent "centre de tri" des migrants arrivant en Australie ce qui provoque de terribles tensions avec les populations. Ceci dit, comme tout le monde instrumentalise ces histoires, je dois signaler que j'ai vu cette histoire transiter aussi par le site FdeSouche, d'ultra-droite française. On devine bien le dessein: alimenter l'idée d'une "submersion" sous la vague migratoire. Pour autant, il y a bien là derrière des situations intenables.

     


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