• NOTRE REJET MALADIF DU SACRÉ

    Une conception "ultra" de la laïcité nous a fait perdre le sens commun. Nous en sommes venus à croire qu'il n'y avait pas de sacré, pire que la laïcité était le sacré. Moyennant quoi nous sommes devenus incapables de répondre à certaines dérives d'esprits faibles. Pas grave: nous sommes satisfaits de nous-mêmes.

    NOTRE REJET MALADIF DU SACRÉ

     

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    D'extrêmement sympathiques échanges à propos de ce post incite à une précision. "Oui, mais il peut y avoir plusieurs définitions du sacré me dit l'une". "Oui, mais on peut être a-religieux", me dit l'autre. Bien d'accord sur tout cela. Mais ça ne change rien au problème. La question est: est-ce qu'on considère le sacré comme une matière suffisamment sérieuse pour qu'elle soit l'objet d'étude et d'enseignement. Je crois que oui.


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  • Commentaires

    1
    Madeleine Melquiond
    Samedi 17 Janvier 2015 à 20:22

    Chacun a son sacré ( secret). Je ne considère pas la figure du prophète comme sacrée, je refuse qu'on m'impose de la respecter. Je revendique le droit de dire que ceux qui ont cette vision du sacré sont des bigots. 

    Mon sacré c'est une source, un arbre, une étoile filante, un cheval au galop, un scarabée. Il m'est intime.

    Il faudrait donc étudier toutes les religions pour avoir le droit d'en parler ? Se fourrer dans les querelles théologiques de l'IIslam pour trier le bon grain de l'ivraie ?

    Quand je pense au temps que j'ai passé sur les différences entre les quatre évangélistes plus les apocryphes, la question de savoir en quoi le message de la bible est démenti ou confirmé par celui des évangiles, comment le Dieu vengeur est devenu le Dieu d'Amour,  n'oublions pas  la question de la prédestination et de la grâce...Je peux continuer comme ça jusqu'à la Saint glin glin.

      Vu la situation, certains dont je fais partie, veulent en connaître davantage sur l'Islam pour mieux comprendre, D'autres s'en dispensent, convaincus que le terrorisme fondamentaliste se réclame d'un Islam tellement dévoyé qu'il n'est pas nécessaire de consacrer une énergie d'enfer à en chercher les racines. Ce sont des choix personnels.

    Mais je n'irai certes pas trancher entre ceux qui ont représenté le prophète et ceux qui ne l'ont pas fait, ceux qui décrivent le djihad comme une réaction de légitime défense,  ceux qui le "contextualisent", ceux qui discutent de sa traduction par "guerre sainte".. Je ne jouerai pas les sunnites contre les chIItes ou les wahabites,  les partisans de l'Islam  duodécimain et les autres, etc etc... 

    Laissons l'Islam à ceux qui partagent cette religion et idem pour toutes les religions.

    Je suis d'accord pour donner en classe des clés de compréhension des religions mais pas comme une matière séparée. Comment enseigner l'Histoire, la géographie humaine, la philosophie sans parler des religions ? Je suis sûre que bien des profs ne m'ont pas attendue pour le faire. Mais dans un état laïc, la religion n'a pas à être une matière séparée.

    A propos d'enseignement, je suis certaine d'avoir étudié l'Histoire des grandes civilisations en cours d'histoire et en classe de philosophie me semble-t-il. Je me souviens très bien du manuel. Ce devait donc être en 1963 ( 62, 65 ????). Qui pourrait m'éclairer ?

     

     

     

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    2
    Samedi 17 Janvier 2015 à 22:56

    Madeleine,

    Vous m'avez bien compris, je l'espère, c'est de connaissance dont je parle, pas d'adhésion. Ceci dit, j'espère que vous avez conscience que, si j'en juge par votre message, vous êtes une femme exceptionnellement cultivée en la matière. Je dis et je redis, ayant eu une carrière à saute frontières, que nous sommes, en France, en retard de connaissance sur le sujet, parce que nous nous défions de cette connaissance. Et ceci je ne peux l'accepter. J'ai l'intime conviction que si une connaissance meilleure était largement diffusée, notre approche des problèmes qui nous sont aujourd'hui posés serait meilleure.

    3
    TITJO
    Dimanche 25 Janvier 2015 à 09:57

    Bonjour,

    pour ma part et par plaisir, je crée des néologismes - donc, en la circonstance, je parlerai d'AGIOPHOBIE - ce qui me dérange, c'est que cette pathologie culturelle, discriminative par opportunisme ou par peur, et que j'espère peu contagieuse, peut être symptomatique du déclin de la civilisation.

    Il y a quelques décennies, mes enfants fréquentant l'école publique, j'acceptais de mettre en parenthèses mon activité professionnelle pour aller faire de la figuration aux conseils d'écoles et aux conseils de classe en tant que parent d'élève - je précise que je vis en Moselle où les cours de religion sont  au programme scolaire jusqu'en 3ème - les élèves non catholiques étaient exclus de ces cours et devaient se rendre en salle de permanence - pourquoi? j'ai voulu réagir contre cette interprétation myope du programme et argumentant que "cours de religion" ne doit pas être assimilé à "catéchisme" - mais malgré le soutien éclairé de la prof de ces-dits cours, les responsables d'établissement m'ont accusé d’ingérence dans  le (sacro-saint) plan pédagogique, car il est réservé aux cotisants à la MGEN - j'en ai conclu que l'obscurantisme spirituel était déjà inscrit dans les programmes scolaires de la république - bien sûr après le 11 janvier les gouvernants repartent sur l'idée d'une initiation scolaire à l'univers religieux - quelle bonne intention! Mais une fois passé au filtre d'une laïcité qui peine à voiler un anticléricalisme poussiéreux et archaïque propre au monde enseignant, je ne m'attends pas à des miracles. 

    Dans notre région, les célébrations de la Saint Nicolas n'ont d'égal que la fête des mirabelles - notre folklore endémique va-t-il aussi être tronqué?

    La France marche un peu au coup de cœur et à l'opportunisme conjoncturel - je n'oublie pas les suites de l'hécatombe des vieux pendant la sécheresse de l'été 2003 (la manne des caisses de retraite) - la lumineuse réaction du gouvernement fut de déclarer le lundi de Pentecôte "ouvré mais pas payé" - aujourd'hui on est dans le même style de comportement sous adrénaline.

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