• L'Europe dans un océan de conservatismeOn se résume: Grande-Bretagne: gouvernement conservateur;

    Irlande: gouvernement travailliste de coalition;

    Espagne: gouvernement conservateur menacé d'échec face à Podemos en cette fin d'année;

    Portugal: Gouvernement conservateur menacé de devoir devoir céder la place en raison d'une absence de majorité;

    Allemagne: gouvernement conservateur qui gouverne en coalition avec les sociaux-démocrates;

    Italie: gouvernement de centre gauche;

    Belgique: gouvernement conservateur dans un état fédéral en crise;

    Pays-Bas: gouvernement de centre-droit

    Danemark: gouvernement de centre-droit minoritaire

    Suède: gouvernement social-démocrate soutenu par une coalition;

    Norvège: gouvernement conservateur;

    Pologne: gouvernement ultra-conservateur;

    Hongrie: gouvernement ultra-conservateur;

    Roumanie: crise gouvernementale;

    Slovénie: Gouvernement de centre gauche;

    Slovaquie: Gouvernement social-démocrate;

    République tchèque: gouvernement social démocrate;

    Grèce: gouvernement de gauche alternative;

    Et enfin, France: gouvernement social démocrate

    Si les données qui précèdent ne sont pas assez claires, nous vivons dans un océan de conservateurs, avec quelques taches vaguement à gauche ici ou là. Si l'on prend la peine de s'imposer ce recul, il est difficile d'imaginer de grands bouleversements par rapport à une option résolument conservatrice des principaux peuples d'Europe. Ca ne vient pas de nulle part. Il existe un courant lourd, qui traverse les cultures singulières de nombreux peuples  dans la période que nous vivons et qui les pousse au repli. Ca n'est peut-être pas gai, mais c'est ainsi. La grande question est de savoir comment redonner des couleurs à des valeurs de générosité et d'ouverture. Mais c'est mal barré.

    J'ai écrit ailleurs combien je voyais dans la montée des gauches radicales un phénomène d'exaspération - mais peut être aussi une volonté d'agir- contre ces tendances si lourdes. Les gars, il y a du boulot.


    votre commentaire

  • Politique: le temps est au rétrécissementUn très intéressant article de Bruno-Roger Petit évoque l'éventualité d'une candidature Zemmour à la présidentielle dans l'optique de dynamiter aussi bien Sarko que Juppé et, au passage, un peu aussi Marine Le Pen. Je n'ai pas la plus petite idée de la pertinence ou non de l'hypothèse, mais j'y crois assez. La détestation à l'intérieur de la droite atteint, en effet, des sommets olympiques. (Voir ici et ici)

    Nous sommes, en effet, dans un temps de rétrécissement des perspectives, de perte de la générosité, d'abandon des vastes projets. Triomphent des petits comptables ratiocineurs, bardés de sondages. Le champion est celui qui coupera le plus de dépenses, comme si c'était une perspective en soi. Il n'y a plus de fins, il y a une fascination des moyens. Internet, à cet égard, est très emblématique. C'est un moyen formidable, mais qui ne produit rien d'autre qu'une offre de moyens. Pour le reste, on en est toujours ramené à la nécessité d'une grande idée fondatrice. Le vent qui souffle est, à cet égard, affligeant. 

    Comme par hasard, ceci est concomitant avec une impuissance grandissante du politique qui n'atteint plus nulle part ses objectifs au point que lorsque l'on a une conversation avec un élu, il avoue raser les murs. Le peuple le méprise et, dans le même temps, montent les nouveaux gourous jouant sur le complot ou sur une spiritualité de bazar. Le savant authentique ne peut plus être qu'un complice d'une obscure machination. Et ce qui monte du peuple, l'égoïsme, le racisme, la fermeture n'est pas très engageant.

    Et, en effet, on se demande vers quoi se tourner. Les chiffres désastreux de participation aux scrutins de toute nature en sont un témoignage.  Faut-il revenir à la religion et laquelle? Ou quelle autre doctrine? Qui sont ceux qui valent pour de bon d'être admirés quand à peine l'un ou l'autre émerge qu'aussitôt on le soupçonne des pires maux? 

    Certains, peut-être, se souviennent de cette image finale de Fahrenheit 451 où l'on voyait une petite communauté apprendre par coeur des livres condamnés à disparaître. L'époque est bien à cela, au regroupement local, à la petite communauté, à de modestes expériences. L'immense problème étant que cela ne construit rien au niveau de la nation. Le pire n'est jamais sûr, mais le meilleur se fait attendre.


    votre commentaire
  • De la nécessité pour un député de savoir se positionnerIl se trouve que je vis dans un petit coin de France dont M. Hervé Mariton, par ailleurs maire de la ville de Crest, est le député (LR). Il s'est fait connaître par ses opinions très affirmées opposées au mariage pour tous. Ceux qui l'approchaient jusque là ne lui connaissaient guère de positions en la matière. Il affichait des opinions économiques très libérales, mais au-delà, pas grand chose. 

    Le problème est qu'en politique, pour accéder aux plateaux de radio-télévision, il faut être "positionné", occuper un coin du marché, si vous préférez. Donc Hervé Mariton a soudain rejoint ce camp pourtant essentiellement tenu par le clan très toxique de "La Cité Catholique", avec laquelle il n'a rien à voir. Et il a fait le boulot avec ce qui est une qualité qu'on ne peut lui contester, une manière d'acharnement qui, visiblement, désorientait les médias nationaux et jusqu'à ses propres collègues. Ceux-ci avaient bien vu le piège et préféraient ne pas aller trop loin.

    Or voici que ces jours-ci Hervé Mariton vient de se positionner dans le soutien à ce présentateur de météo qui s'est découvert expert en complot climatique. On croit ainsi comprendre que M. Mariton est "climatosceptique", domaine dans lequel, là encore, on ne l'avait jamais entendu. Accessoirement, cette affaire est ridicule. Qu'un présentateur de bulletin de météo puisse songer à se présenter comme "expert" à part égale avec des gens qui y ont consacré leur vie professionnelle est emblématique de la période de confusion que nous vivons. J'en ai parlé ici. Bref, nous sommes dans le grand n'importe quoi. Si on veut du sérieux, voici, sur un ton posé, dénué de tout souci polémique. Ouf, ça nous change.:


    Christophe Cassou et la prévision climatique par universcience-lemonde

    Le fond du problème est bien ailleurs: M. Mariton, qui est candidat à la primaire des Républicains, a besoin qu'on parle de lui, donc il a choisi un créneau, tant il est vrai que les opinions politiques, c'est comme les voitures: il y a le bas de gamme, le milieu de gamme et le haut de gamme. Je laisse mes lecteurs choisir. Or, il se trouve que le fond du problème de M. Mariton n'est absolument pas ses adversaires politiques - je veux dire la gauche- mais ces supposés amis.Je l'ai montré ici.  Sa candidature à la présidence de l'UMP l'avait laissé en-dessous de 7%, ce qui n'est tout de même pas flambard.

    De la nécessité pour un député de savoir se positionnerEt la raison en est que l'immense masse de la droite classique n'est pas aventureuse. Il y a belle lurette qu'elle a compris que le mariage pour tous entrerait dans les moeurs et ne serait donc pas un sujet en soi. Et, fort raisonnablement, elle a compris qu'il y avait un gros problème climatique. Moyennant quoi, elle regarde les emportements de M. Mariton avec un mélange de pitié et d'indifférence.

    Mais, je dois avouer que, moi qui suis aux antipodes des opinions de M. Mariton sur beaucoup de sujets, je devine - et à certains égards partage- les motifs d'agacement, voire d'exaspération de M. Mariton. Il se trouve qu'un parisianisme consternant fait que les seules personnalités politiques dont on parle dans les grands partis constituent, pour chacun, un groupuscule très parisien, dont les autres sont méthodiquement exclus. Je m'amuse par exemple d'observer que lorsqu'on cite les candidats à la primaire des Républicains, le nom de M. Mariton est constamment omis.

    D'où une volonté, surtout en prévision de la grande conférence sur le climat, de trouver un positionnement qui vous fasse une petite place sur les plateaux de tv. A quoi mènent tous nos petits jeux politiques.

    À tout hasard, à l'attention des plaisantins qui nient le réchauffement climatique, j'offre ces images tournées par moi, ce week end au-dessus du Mont-Blanc. Si peu de neige un 1° novembre à cette altitude, c'est très éloquent. Voir aussi ici.


    votre commentaire
  • Nous voici dans une totale dépendanceIl m'est arrivé, il y a peu, un de ces pépins de la vie courante qui vous gâche la vie: en cours d'interview, mon magnétophone est tombé en panne. Et, étant donné la complexité du matériel, j'ai du solliciter plusieurs concours pour trouver une solution. J'ai alors touché du doigt le niveau de dépendance dans lequel notre civilisation hypertechnicienne nous a mis. Tout le monde se souvient de cette scène du Jour le plus long où une jeep tombe en panne; un officier donne un coup de pied dans le moteur et elle redémarre. Eh bien nous en sommes loin et mon interlocuteur de ce jour-là, le grand spécialiste du Coran François Déroche, par la mansuétude qu'il a manifestée à mon égard, me semblait percevoir cela aussi.

    Nous voici dans une totale dépendancePar pur hasard, il se trouve que je mène en ce moment une petite recherche sur l'histoire de mon village. Elle me fait nécessairement revivre un temps où la dépendance à la technique était interdite, parce qu'impensable. L'aide la plus proche était à 20 km en diligence sur une route poussiéreuse. Il fallait donc être autonome. Je me souviens de conversations avec des paysans avec qui je discutais de l'arrivée des premiers tracteurs et qui me disaient combien leurs ancêtres étaient devenus d'excellents techniciens. Les pauvres! S'ils devaient se dépatouiller aujourd'hui de nos monstres d'électronique. Par parenthèse, je note que c'est la deuxième fois que ma brave Renault Captur, pourtant récente, est rappelée par le constructeur pour vérifications. Preuve que ceux qui seraient supposés savoir ne savent pas autant qu'on le croirait.

    Il y a quelques années, Thomas Friedman avait fait un best seller avec l'idée que "Le monde est plat". Il entendait par là que tout se fabriquait partout, que, pour reprendre son exemple, son ordinateur avait un clavier chinois, des processeurs irlandais, etc. Et cet idiot trouvait ça formidable! La vérité est que ceci fait que nous n'avons, nous malheureux usagers, la maîtrise sur rien. Et combien de fois rencontrons nous de supposés techniciens qui confessent ne pas trop comprendre le fonctionnement de ce qu'ils vendent. Tu parles d'un progrès!


    votre commentaire
  • Très franchement, je n'ai pas lu Situation française de Pierre Manent, (photo) mais j'ai lu ou entendu toutes les interviewes qu'il donnait. Je lis ici ou là que ce serait un vieux réac - sans doute parce qu'il se proclame catholique- mais je dois dire que le problème qu'il soulève quant à notre nouvelle laïcité est excellent. Par ailleurs, je me retrouve dans cette analyse: "le problème le plus alarmant qui assiège la France et l'Europe, c'est une désorientation générale, une impuissance croissante à penser et à vouloir un projet commun. L'irruption de l'islam révèle ce problème, l'aggrave sans doute, mais cette désorientation existe indépendamment de l'islam". Je renvoie d'ailleurs ici à une fort intéressante tribune d'Adenour Bidar.

    Nous avons, en effet, sans le dire, fait évoluer le concept de laïcité, probablement même sans intention de le faire et la situation à laquelle nous sommes arrivés est dangereuse.

    Nous en sommes arrivés à dire, en effet, que la religion ne devrait purement et simplement pas exister ce qui est une manière d'apologie de l'ignorance que je ne peux pas accepter. Depuis la nuit des temps, tous les scientifiques nous le confirment, des pratiques religieuses ont existé dans l'humanité.  Ceux qui ont eu la chance d'avoir des conversations avec des éléments pourtant progressistes de nombreuses autres nations, par exemple européennes, leur ont vu ouvrir de grands yeux face à notre supposé "modèle". Et on peut entendre du grand n'importe quoi: je lisais l'autre jour Céline Pina dire à la fois quelque chose de très juste, c'est-à-dire que des imams "veulent créer une société de contraintes sans aucune dimension spirituelle", mais ajouter un peu plus loin que "le politique a aussi une dimension spirituelle". Sur le deuxième point, fermement non. On a pu souhaiter - et bien sûr j'en suis totalement d'accord- qu'on confine les religions dans des espaces restreints, que l'État n'obéisse pas à l'Église, que l'éducation relève de l'État. Excellent. Mais feindre que la religion n'existerait pas ou rêver qu'à la pousser dans un angle on la ferait disparaître est une ânerie. Nier que des siècles de notre histoire ont été marqués par la religion dominante est affolant. Je me demande bien comment feraient les historiens de l'art s'ils devaient se soumettre à ces sottises.

    Ceci a généré une situation très préoccupante lorsque c'est l'islam qui est venu nous rappeler qu'on était dans l'erreur. Nous avons eu - du moins les laïcistes hystériques- le sentiment de redécouvrir le religieux et d'être en quelque sorte insultés par ce qui apparaissait comme un surgissement intolérable. Nous eussions été mieux équipés pour faire face si nous n'avions pas entretenu  cette idée que nous avions atteint le nirvana parce que nous avions - prétendument, mais pas en fait - supprimé la religion.

    Pierre Manent propose une solution provocante: faire un certain nombre de concessions à l'islam en l'échange d'une adhésion absolue à la république et d'un rejet total du communautarisme. En Angleterre, cette proposition pourrait fonctionner - et, du reste, fonctionne. Je n'y crois pas chez nous, en raison précisément de la construction bizarre que nous avons faite. Dans l'idéal, il faudrait que notre conception de la laïcité évolue lentement, simultanément à une évolution plus républicaine de l'islam. En pure théorie, on pourrait l'imaginer, mais je ne crois pas à la capacité des doctrinaires ultra des deux bords de passer des compromis. Donc, c'est triste à dire, il n'y a pas de solution.

    Et, au passage, je trouve assez typique d'une pathologie nationale inquiétante que l'on ne puisse entendre un argumentaire sous prétexte qu'il provient d'une personnalité de tel ou tel bord. J'entends bien sûr parfaitement qu'on le fasse avec Zemmour qui est dans le mouvement de menton, mais pour une fois qu'on a un penseur de droite qui soulève un bon problème, on ne va pas s'en priver. J'avais eu ce même haut le coeur face aux travaux de Christophe Guilluy qui sont d'une excellente facture mais que des aboyeurs avaient aussitôt classé - on se demande s'ils les avaient lus- du côté de l'extrême droite. Dieu que c'est fatiguant!


    votre commentaire
  • Daech: et voilà la drogue qui s'en mêleToutes les guerres ont une connexion avec les réseaux criminels. Il est de notoriété publique qu'un certain nombre des grands conflits du XX° siècle ont, à un moment ou à un autre ont amené les parties en cause à se mettre en relation avec les grands réseaux criminels soit qu'il s'agisse de trouver des armes, soit qu'il s'agisse de trouver de l'argent. L'exemple le plus flagrant dont nous voyons, aujourd'hui encore, des prolongements est le cas de l'Irlande du Nord dont j'ai abondamment traité ici et ici.

    Or voici que surgit l'affaire du juteux trafic de captagon, amphétamine qui a le double avantage d'inhiber la peur des combattants dans le conflit syrien et de permettre de beaux profits qui, bien sûr permettent le financement des combats. Pas moins de deux tonnes des pilules de captagon ont été saisies à l'aéroport de Beyrouth lundi 26 octobre. Le prince saoudien Abdel Mohsen Ibn Walid Ibn Abdelaziz et quatre autres personnes, dans les bagages Daech: et voilà la drogue qui s'en mêledesquels on a trouvé tout cela,  comptaient se rendre à Riyad en jet privé. Côté profit, il n'y a pas photo: une pilule coûte quelques centimes de dollars au Liban et se revend plus de 20 dollars en Arabie saoudite, où près de 55 million de comprimés sont saisis chaque année.

    Côté "stimulant de combat", Daech n’est pas le seul à avoir recours à cette drogue à base d’amphétamine : sur le front militaire syrien, les membres d'Al-Nosra et les soldats de l’Armée syrienne libre (ASL) l’utilisent.  Un officier de la brigade des stupéfiants de Homs, cité par Reuters, se rappelle l'attitude surprenante des prisonniers sous l'emprise de Captagon : "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient alors qu'on les bourrait de coups."

    Le conflit du Proche-orient, avec ce que cela implique d'états qui ont perdu le contrôle sur leur propre territoire est pain béni pour tous les trafics. La Syrie est devenue la plaque tournante de la production et de l’exportation du Captagon, très facile à contrefaire. Le Captagon n’est donc pas seulement une drogue de terrain. Son trafic a entraîné la naissance d’une véritable économie de guerre, selon Radwan Mortada, spécialiste des mouvements djihadistes : "Les milices en Syrie en consomment une partie mais elles l’exportent aussi vers l’étranger, notamment vers les pays du Golfe. Les gains leur permettent de financer l’achat de leurs armes et leurs opérations militaires."Ainsi, "un sac qui contient 200.000 pilules rapporte 1,2 million de dollars une fois arrivé à destination". Des bénéfices d’autant plus importants qu’il suffit seulement "de quelques milliers de dollars" pour produire une telle quantité de Captagon.

    L’Arabie saoudite est particulièrement friande de cette amphétamine : 55 millions de pilules y sont saisies chaque année. Et ces chiffres ne font qu’effleurer la réalité, puisqu’ils ne représentent que 10% des pilules en circulation dans le royaume. Est-ce pour cela que c'est un prince saoudien qui est en cause? Ou bien, celui-ci avait-il l'intention de pourvoir à des besoins des combattants en Syrie pour des raisons plus politiques? On aimerait bien le savoir. Mais, une fois encore, la situation actuelle de l'Irlande montre qu'une fois que les réseaux mafieux ont mis le pied quelque part, il est difficile de les éradiquer fut-ce plus de dix ans après la paix. 

     


    votre commentaire
  • Cameron prisonnier de sa propre tactiqueDavid Cameron commence à paniquer. Il avait agité la menace du référendum sur la sortie de l'Europe en espérant obtenir des concessions bruxelloises. Pour le moment, elles ne viennent pas pour l'excellente raison qu'avec la crise des migrants, il y a d'autres urgences. Mais, pendant ce temps là, la campagne pour le "non" (c'est-à-dire pour le départ de l'Europe) se développe en Grande-Bretagne. Elle utilise des arguments qui font peur au 10 Downing street en particulier celui selon lequel en votant non, la Grande-Bretagne serait plus forte pour obtenir de nouvelles concessions européennes. Argument bizarroïde, on en conviendra.

    Cameron prisonnier de sa propre tactiqueDonc, Cameron a été contraint de rappeler que "non, c'est non" et que ce serait clairement une sortie de l'Europe. Or, des études répétées montrent les avantages substantiels que la Grande-Bretagne tire de l'Europe. Ainsi par exemple, une étude vient de montrer que seules 10% des fermes agricoles pourraient se maintenir puisque les concours européens représentent de 30 à 50% des revenus des paysans britanniques en moyenne.  L'agriculture serait donc très sérieusement impactée.

    Le gouverneur de la Banque d'Angleterre en personne a estimé publiquement que la Grande-Bretagne avait gagné en ouverture. Tout ceci pour ne rien dire de la City qui est vent debout contre l'idée d'un Brexit car le risque serait alors que d'autres places financières grignotent ses positions. Or, l'emploi dans le secteur bancaire et financier représente un pourcentage non négligeable de l'emploi global en Grande-Bretagne. Bref, Cameron est très mal et d'autant plus que chacun a son petit jeu à jouer. L'UKIP europhobe a obtenu de bons résultats aux dernières législatives et sera menaçant pour de futurs scrutins. Donc Cameron est prisonnier de ce qui fut sa propre tactique. Et toute la question est de savoir jusqu'où il pourra se dédire. 

     


    votre commentaire